Étude de l’œuvre de Aimé Césaire

Deux nouveaux ouvrages de la collection Entre les lignes sont parus aux éditions Honoré Champion.

Avec les deux livres portant cette fois sur Une saison au Congo et L’Isolé Soleil, les éditions Honoré Champion lancent la deuxième série de leurs publications visant à « stimuler la découverte et l’étude d’œuvres de grands auteurs francophones du Sud et d’outre-mer ». Dominique Traoré Klognimban et Cyrille François sont les auteurs de deux études qui proposent des points de vues sur les œuvres analysées et les démarches qui construisent le style et la composition de ces écrits.

Une saison au Congo, étude critique
Une saison au Congo, étude critique

Une saison au Congo : création, construction et héritage de l’œuvre de Césaire
Dans Une saison au Congo, Dominique Traoré Klognimban replace l’œuvre de Césaire dans le parcours et la vie du poète. En s’arrêtant sur les rencontres importantes en Martinique ou à Paris, sur des événements auxquels il prend part et sur lesquels il influe comme la création de la revue Tropiques, sur les voyages qui ont pu l’inspirer, sur son rapport à la politique, il contextualise et met en rapport de grandes étapes de sa vie et des événements internationaux dans une visibilité qui pourrait être très apprécié notamment d’un jeune lecteur. Une fois mis en relief le profil de la pièce dans le cheminement de sa vie, la suite de l’étude identifie les conditions qui à l’époque déterminent la démarche d’Aimé Césaire, de la première parution aux publications modifiées. L’occasion pour l’enseignant-chercheur à l’université de Cocody-Abidjan, en Côte d’Ivoire, de porter notamment des éclairages détaillés sur les personnages de la pièce et leur relation entre eux.

Après une approche appliquée de l’œuvre, dans un troisième chapitre, l’auteur de l’étude complète le contour de cette oeuvre politico-historique dans laquelle Césaire évoque le tragique destin de Patrice Lumumba assassiné en 1961. Il y explore « L’héritage d’Aimé Césaire à travers ‘Une saison au Congo’ : après la Négritude, une philosophie de l’indépendance ».

Cyrille François explore L’Isolé Soleil, « une oeuvre en mouvement »
Comme pour chaque étude critique, les ouvrages de cette collection suivent le plan suivant : la biographie de l’auteur, l’étude de l’œuvre, puis les thèmes et les personnages, un plan qui présente l’avantage d’être didactique, donc propice à une meilleure appréhension. C’est selon ce schéma que Cyrille François, chercheur au centre de recherche textes et francophonies de Cergy-Pontoise, aborde le roman de Daniel Maximin, L’isolé Soleil. Ce premier livre de la trilogie (avec Soufrières et L’Île et une nuit) de Daniel Maximin parait en 1981. Ici, Cyrille François ausculte le premier ouvrage de la « trilogie romanesque sur l’Histoire et la géographie antillaise »… écrits avec lesquels « Daniel Maximin s’affirme comme l’un des écrivains guadeloupéen, antillais et au-delà, caribéen majeur », comme on peut le lire dès les premières pages.

Puis le chercheur passe en revue les aspects concrets « d’une œuvre en mouvement » et les rôles de Marie-Gabriel et d’Adrien, en tant que personnages, mais aussi dans ce qu’ils apportent au roman dans sa forme et son style. Roman que Christiane Chaulet-Achour, aujourd’hui directrice de la collection Entre les lignes, analysait en 2009 dans « La trilogie caribéenne de Daniel Maximin. Analyse et contrepoint ». Les caractéristiques de ce roman « hétérogène, éclaté » dans lequel se multiplient les modes d’écritures et qui n’impose pas une esthétique unique, constituent un des aspects essentiels examinés par Cyrille François. Il accompagne ainsi le lecteur dans la lecture du style, de  l’écriture entre autres.

Le contenu des ouvrages s’articule non seulement autour du « contexte d’écriture afin de mettre en place la situation historique susceptible d’éclairer l’œuvre lue », mais en plus pour la pièce et le roman récemment critiqués, la présentation des personnages ajoute à la compréhension de l’atmosphère, de l’environnement et des intentions des auteurs.

A noter que la publication de cette nouvelle série comprend également deux autres études d’œuvres de la littérature africaine francophone : L’Opium et le bâton, de Mouloud Mammeri, analysée par Hervé Sanson, et Allah n’est pas obligé, de Ahmadou Kourouma, étudiée par Selom K. Gbanou.

La deuxième série de la collection Entre les lignes…
Une saison au Congo, de Aimé Césaire, par Dominique Traoré Klognimban
Sont ici décrits de manière saisissante les premiers temps de l’Indépendance du Congo belge. Au fil des pages une figure centrale se détache, celle de Patrice Lumumba, premier ministre de ce nouvel État, qui sera assassiné peu après. Il incarne la figure symbolique de la liberté retrouvée et de la résistance au néocolonialisme. Poète et homme politique, Aimé Césaire est un personnage clé de la littérature antillaise et française.

L’Isolé soleil, de Daniel Maximin, par Cyrille François
À travers les récits de cinq générations, c’est toute l’histoire de la Guadeloupe qui est revisitée. Né en Guadeloupe, Daniel Maximin est poète, romancier et essayiste. Professeur de Lettres, il est chargé de nombreuses responsabilités à l’Institut d’Études Sociales, au sein de France-Culture, au ministère de la Culture et au ministère de l’Éducation nationale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *