« Il était une fois le bagne colonial » vient de paraître

Il était une fois le bagne colonial
Il était une fois le bagne colonial, Danielle Donet-Vincent

Il était une fois le bagne colonial, de Danielle Donet-Vincent, vient de paraître chez l’éditeur guyanais Ibis rouge éditions.

Bien plus que l’histoire de bagne, déjà largement connue, c’est la vie d’un homme qui apparaît ici. Né en Algérie, fils d’un fonctionnaire civil de l’Administration pénitentiaire coloniale en poste à « la Nouvelle », puis lui-même fonctionnaire civil de cette même administration en Guyane, Albert Ubaud est le héros de cet ouvrage. Fasciné par les beautés de la Nouvelle-Calédonie quittée en 1908, captivé par sa découverte de la Guyane où il a vécu de 1926 à 1943, il a pris des notes, photographié, dessiné, peint tout ce qui le captivait ou le surprenait. Il notait dans le privé de ses archives « l’exotisme » colonial dans lequel il évoluait; il décrivait ses relations avec les populations locales, et ses rapports avec ses collègues et ses supérieurs; il s’insurgeait devant la misère des anciens condamnés, il croquait d’une phrase ou d’un trait les singularités de sa vie de « nomade » et « d’exilé volontaires ».

Revenu en métropole au moment de sa retraite, il reprend la masse de ses observations, les organise, les corrige, les travaille jusqu’à la fin de sa vie. De ce long retour sur son passé, de ce voyage à rebours dans le temps et les espaces autrefois connus, il nous reste les pages attachantes ou curieuses qui ont été reprises ici, et qui montrent un Ubaud dont le cœur et l’esprit sont restés ancrés dans les terres lointaines où il a vécu. La trame de ce passé colonial, le structurant et le légitiment, reste l’univers du bagne avec sa cohorte de fonctionnaires dont son père et lui-même ont fait partie –, les rouages de son administration, ses bâtiments, ses condamnés inconnus ou célèbres et tout le fourmillement d’une institution pénale puissante.

L’auteure s’est efforcée de replacer les situations et les faits dépeints dans leur contexte, historique tout en laissant la première place à la sensibilité et aux opinions d’Ubaud sur un monde colonial et pénal désormais disparu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *