Réédition « De si jolies petites plages » du Haïtien Jean-Claude Charles

Les éditions Mémoire d’encrier rééditent De si jolies petites plages de l’auteur haïtien Jean-Claude Charles, un essai publié dans les années 80 dont le thème sur la migration reste brûlant.

Après les rééditions initiées par Mémoire d’encrier de Négociations (1972), Manhattan Blues (1985), Bamboola Bamboche (1984), c’est au tour de l’essai De si jolies petites plages (pubié pour la première fois en 1982), toujours de Jean-Claude Charles, de se retrouver en librairie.

La maison d’édition a pris en 2015 l’initiative de remettre à la disposition des lecteurs l’importante œuvre du poète, romancier et « Homme de nulle part » qui a vécu à Port-au-Prince jusqu’à l’âge de 21 ans. Jean-Claude Charles, parti pour le Mexique, avant de s’installer dans les villes de Chicago, puis de New York aux États-unis, est non seulement l’auteur de plusieurs romans et recueils de poésie remarqués, mais a également exercé à Paris en tant que journaliste et auteur de télévision (source : Île en île). Dans De si jolies petites plages, un récit-reportage, le « nomade aux pieds poudrés » disparu en 2008 cède la parole à ceux qui subissent le drame de l’exode. Ce récit sur les réfugiés haïtiens, édité il y a plus de trente ans, trouvera un écho pertinent auprès des lecteurs à la lumière des événements actuels.

De si jolies petites plages, de Jean-Claude Charles
De si jolies petites plages aborde la migration, en donnant la parole aux migrants. Ce livre documentaire d’une grande humanité, véritable ethnographie du milieu carcéral américain, est d’une dérangeante actualité…

Récit-reportage sur la première génération de boat people haïtiens qui a débarqué sur les côtes de Floride au début des années 1980. Tour à tour récit, entretien, chronique, théâtre aux accents blues, Jean-Claude Charles documente la tragédie de ces migrants emprisonnés pour « délit de recherche du bonheur ». L’écrivain se fait citoyen et s’engage dans une investigation frontale sur les boat people et la logique barbare des institutions et des États. Un ouvrage coup de poing.

Extrait
À histoire tragique, écriture ironique : voyage au bout de l’enfer à mon corps défendant, itinéraire d’un homme seul fait d’une multiplicité de vies, mots griffonnés la rage au cœur, images volées dans le rire, voyage poème, voyage roman, voyage essai, mobilité tonale des lieux de passage, traversée à contre-courant d’un exode, exil dans l’exil. J’écris à la manière d’une couleuvre madeleine. La couleuvre madeleine, en Haïti, quand un promeneur la surprend dans un sentier, détale dans les fourrés. Mais elle a une mémoire. Elle revient toujours sur les lieux où elle a été effrayée. Pour voir, dit la légende.

De si jolies petites plages (Collection Chronique)
Mémoire d’encrier – Novembre 2016
L’ouvrage est disponible en version papier et numérique

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