Tricia Evy, en concert en mars 2012 en Guadeloupe, répond aux questions d’e-Karbé

Si tout se passe bien, 2012 verra la sortie d’un nouvel album de Tricia Evy. En attendant, elle continue de répandre sa voix et sa musique qui font rimer jazz et Caraïbes sur plusieurs scènes françaises, avant de se produire au mois de mars prochain en Suisse au encore chez elle en Guadeloupe.

Tricia Evy © Christian Bordey
Tricia Evy © Christian Bordey

Avec la sortie en 2010 de l’album Beginning, Tricia Evy et ses deux complices sur scène,  Xavier Richardeau et Jean-Philippe Bordier, avaient donné de nouvelles intonations au jazz en réussissant à faire le lien avec la biguine. L’addition des musiques qui l’exaltent est originale : des influences essentielles héritées de ses origines et de son enfance guadeloupéenne, une inspiration puisée dans les albums des artistes américains Ella Fitzgerald, Mel Tormé ou Billie Holiday, et un appétit pour le chant qui s’est confirmé très tôt en écoutant Patrick Saint-Eloi ou Georges Brassens. Résultats, Tricia Evy, « bercée comme beaucoup d’Antillais par la biguine et par le zouk » et qui a de façon bienheureuse vécu « un coup de foudre » avec le jazz, enchante divers publics. Au sein de son trio, elle fait la bonne fortune du jazz caribéen, revisite avec son style et avec succès les standards. La suite est logique : elle a de plus en plus envie de proposer ses « propres compositions« . On peut déjà le constater sur scène et cette volonté devrait se confirmer dans son prochain album. Tricia Evy répond aux questions d’e-Karbé…

e-Karbé – Vous incarnez aujourd’hui l’association du jazz et de la musique caribéenne. Pouvez-nous en dire plus sur votre parcours, sur les rencontres et les événements qui vous ont conduite sur scène ?
Tricia Evy –
Je ne sais pas si j’incarne véritablement l’association du jazz et de la musique caribéenne, je sais juste que c’est la musique que j’aime le plus chanter. J’ai eu la chance de rencontrer des bons musiciens dès mon arrivée en France. Ce n’était pas dans mes projets au départ d’être chanteuse. Je venais faire ma licence de biologie, que j’ai eu d’ailleurs (mon père veillait au grain…).  J’ai tendance à dire que c’est la musique qui m’a choisie. Et chaque jour qui passe me montre que je suis à ma place.
Je pense que tous les musiciens que j’ai pu rencontrer depuis le début de ma carrière m’ont apporté quelque chose et m’ont permis d’évoluer. Mais, pour moi, les rencontres les plus déterminantes sont celles avec Thierry Fanfant et David Fackeure. Ils m’ont aidée à prendre confiance en moi et me permettent d’exprimer le meilleur de moi-même sur scène.

Le jazz et la biguine sont deux genres dans lesquels vous réussissez à vous exprimer pleinement. Pourquoi avez-vous fait ces choix ? Qu’est-ce qui, dans ces deux styles, fait votre identité musicale ?
J’ai été bercée comme beaucoup d’Antillais par la biguine et par le zouk, ça fait partie de moi, de mon identité. Le jazz,  c’est un coup de foudre. Il a suffi que j’écoute les bons morceaux avec les bons interprètes et je suis devenu addict.
J’ai envie de plus en plus de m’exprimer à travers mes propres compositions et je le fais d’ailleurs déjà sur scène. J’enregistrerai certaines de mes compositions sur mon prochain album.

Quels sont les artistes qui vous inspirent ? Quels sont notamment ceux qui dans la Caraïbe ont eu une influence sur votre musique ?
J’ai grandi en écoutant Patrick Saint-Eloi (mon chanteur préféré) et George Brassens, j’ai appris à chanter en les écoutant, et en chantant avec eux. J’aime aussi beaucoup Ralph Thamar. J’ai eu la chance de chanter avec lui en duo en décembre dernier en Martinique. Il représente pour moi l’élégance et le charme, et il a une voix merveilleuse. J’écoute depuis ces cinq dernières années beaucoup de jazz et les deux chanteuses dont je m’inspire le plus sont Ella Fitzgerald et Billie Holiday. Elles sont pour moi complémentaires.

Dans les différents morceaux que vous interprétez, y en a-t-il un en particulier qui vous rapproche de la Caraïbe, des publics antillais ?
Dans tous les morceaux que je chante, j’apporte toujours une petite touche antillaise. C’est en moi, c’est instinctif. Le jazz est d’ailleurs proche de la biguine, c’est pour cela que le mariage entre les deux est facile.

Votre premier album, Beginning, sorti en 2010, vous a-t-il permis de franchir un cap auprès du public ? A-t-il constitué un cap dans votre carrière ?
Cet album a très bien marché mais il est resté assez confidentiel. D’ailleurs il n’y a pas eu de distributeur aux Antilles. Malgré cela, les gens ont pu l’acheter lors de mes concerts là-bas. La sortie d’un album est toujours un cap dans la vie d’un artiste. C’était un premier pas et c’est pour cela que je l’ai appelé Beginning. Je pense que les plus grands caps, je les franchis sur scène, c’est là que je m’exprime pleinement et que je peux interagir avec le public.

Quels sont les prochains rendez-vous que vous fixez à votre public ? Prévoyez-vous un tout prochain album ?
Je donne rendez-vous aux Guadeloupéens le 27 mars à la salle Robert Loyson. Pour ceux qui sont sur Paris, j’y joue régulièrement donc je les invite à consulter mon Myspace. Et sinon, si tout se passe bien, fin 2012, le nouvel album sortira donc il faudra rester à l’écoute.

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