La ville de Verson célèbre Césaire lors de ses 18e rencontres francophones

Verson célèbre elle aussi le centenaire d’Aimé Césaire. Cette ville de Basse-Normandie, où Léopold Sédar Senghor a vécu et passé ses dernières années, s’associe aux manifestations qui honorent le compagnon de route de l’un de ses plus illustres citoyens. Prochain grand rendez-vous : la représentation de la compagnie Paraboles le mercredi 3 avril 2013 à 20 h 30 à l’Espace Senghor.

Verson organise chaque année des rencontres francophones dont la première édition de 1996 mettait en vedette les Caraïbes. Cette année, c’est à Aimé Césaire qu’il sera rendu hommage : « à l’occasion du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, il a paru important de réinterroger la Négritude, ce mouvement porté par Césaire et Senghor. L’année Césaire sera ponctuée de manifestations à Verson, tout au long de 2013. Elle marque un tournant tant dans l’architecture que dans le contenu des rencontres francophones ». C’est le centre culturel de la commune, l’espace Senghor, qui tiendra lieu de point névralgique et accueillera bon nombre d’événements. Si le mois de mars a vu se succéder la programmation des rencontres francophones, 2013 verra s’étendre l’agenda des manifestations : « contrairement aux autres années, les rencontres francophones ne seront pas concentrées sur un mois à Verson, mais nous proposerons des rendez-vous à Verson ou sur l’agglomération ».

© Compagnie Paraboles
© Compagnie Paraboles

Alors qu’il est encore possible de découvrir l’exposition « Noirs de France… au cœur de nos diversités » jusqu’au 6 avril, l’espace Senghor accueillera le public le mercredi 3 avril pour un spectacle unique Il faut rendre à Césaire de la compagnie Paraboles. Un spectacle qui s’affiche comme « un montage de textes dont l’armature est le Discours sur le colonialisme« .

Il faut rendre à Césaire, mercredi 3 avril 2013, 20 h 30 à Verson
Un spectacle d’une heure avec sur scène Djamila Zeghbab et Yannick Louis (Yao). Ils jouent, ils chantent, avec pour seuls accessoires des instruments, comme le ka guadeloupéen ou une chaise. Dans ce décor débarrassé de tout objet superflu, les deux comédiens clament le discours sur le colonialisme « avec des extraits du premier ouvrage publié par Aimé Césaire dans les années 30 : « Cahier d’un retour au Pays Natal » – long poème lyrique, déjà un réquisitoire contre la colonisation ». La compagnie propose un discours accessible et, pour répondre à la pensée de Césaire, interviennent d’autres voix de la Négritude que sont celles de Senghor, Damas et Depestre. Des figures de ce courant littéraire rassemblant des écrivains noirs francophones pour exalter 18 ans de rencontres et dans le même temps rendre hommage à celui qui fut leur chef de file.

Le spectacle, en tournée depuis plusieurs représentations, propose de mettre au centre de la réflexion un texte à la fois poétique, politique et historique. Pour la compagnie, il s’agit surtout de prendre en compte, malgré un travail de théâtralisation, le souffle et le rythme inhérents au discours sur le colonialisme. Ils expliquent un choix de mise en scène volontairement plus pédagogique : « nous avons voulu rendre à cette œuvre quasi oubliée sa dimension orale, retrouver la couleur, le lyrisme, l’enthousiasme, la colère de Césaire, qui peut avec souffle et grandeur apporter une riche et juste contribution aux débats actuels. Il est, ici, dit à deux voix et ponctué de « virgules musicales instrumentales », mais aussi chantées, fredonnées, murmurées ou « scandées » par les deux comédiens qui sont aussi des chanteurs ».

Créée en 2006, la pièce basée sur le Discours sur le colonialisme, publié pour la première fois en juin 1950, a depuis sillonné les festivals et les scènes de théâtre pour des dizaines de représentations et un discours toujours en phase avec les réalités contemporaines. Il restera toutefois d’autres occasions de découvrir ou mieux connaître la poésie et la pensée de Césaire à Verson où les événements ne manqueront pas. Ainsi, ces 18e rencontres francophones consacrées à Année Césaire ont par exemple vu récemment une rencontre avec Alain Mabanckou au cours de laquelle l’auteur de « Le Sanglot de l’Homme Noir » a partagé sa vision de la Négritude. D’autres rendez-vous seront fixés aux intéressés via la page Facebook consacrée à l’année Césaire à Verson.

Il faut rendre à Césaire
20 h 30, à l’espace Senghor
Entrée libre mais réservation nécessaire au 02.31.26.44.80

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