Martinique Jazz Festival 2010 sur Mezzo, jeudi 10 mars 2011 à partir de 20 h 30

A voir sur Mezzo le jeudi 10 mars 2011, trois des concerts majeurs du dernier Martinique Jazz Festival, dont deux fruits de la réalisation du cinéaste et musicien Frank Cassenti.

Christian Laviso

Le Martinique Jazz Festival, programmé fin 2010 (du 27 novembre au 5 décembre 2010), réunissait des musiciens et artistes de Martinique, Guadeloupe, Cuba, Haïti, d’Europe, des États-Unis, d’Afrique ou encore de Porto Rico. Ce grand rendez-vous, devenu un des festivals les plus importants des Caraïbes, comptait en 2010 parmi ses invités les plus illustres David Sanchez, Christian Laviso, Richard Bona, Sonny Troupé,  David Murray, etc.

Des figures de la scène du jazz contemporain que Mezzo vous propose de redécouvrir avec pour commencer le concert de Samuel Thiebaut, Christian Laviso Trio & David Murray Live au Martinique Jazz Festival 2010.

Christian Laviso invite David Murray au Martinique Jazz Festival 2010

À travers le concept de guitare-ka Christian Laviso s’inspire du gwoka moderne, pour explorer de nouvelles voies aux confluences du jazz, du gwoka où la polyrythmie est au coeur de cette vibration. Il a déjà invité, Kenny Garrett ou Lucther François à entrer dans la danse. Christian Laviso a aussi travaillé avec les Gwoka Masters de David Murray qu’il invite à nouveau, après un concert au Cabaret Sauvage à Paris en 2009, autour de son opus Ti Moun A Lafrik. « C’est dans le Ka que se niche l’originalité de notre île ! » Face à la mer des Caraïbes, Christian Laviso n’en démord pas. Le Ka, cette bande son guadeloupéenne née des entrailles de l’Atlantique noir, sort enfin du terroir où elle fut bannie, comme elle fut proscrite des ondes officielles. Trop subversive, pas assez polie. Mais voilà, la puissance tellurique des sept rythmes qui la fondent et la truculence onirique du tambour de bouche qui improvise auront fini par fissurer les digues d’un océan d’incompréhension.» Jacques Denis – Jazzman Garagiste à la ville, Christian Laviso est sans doute l’un des guitaristes les plus originaux de la scène française. Seulement voilà, cet autodidacte surdoué habite Pointe à Pitre, sa ville natale, à des milliers de kilomètres de nos oreilles. C’est là que nous intervenons, afin de donner enfin à voir et à entendre, à 10 000 km à la ronde, celui que David Murray considère comme « le maître de la musique guadeloupéenne », Il était temps. Cette rencontre entre Christian Laviso et David Murray, prince des poètes noirs, explorateur de la Great Black Music et, à ce jour le jazzman qui connait le mieux le Gwo Ka est une rencontre historique. Tissant des liens, au plus haut niveau, entre musiques cousines, cette rencontre ouvre des pistes, tant sur le plan esthétique qu’identitaire : entendre Christian Laviso et David Murray, c’est entendre la pulsation profonde de la diaspora Africaine, c’est entendre les rythmes qui animent notre monde, aujourd’hui. Ce film constitue une première. Gageons qu’il permettra au Ka de traverser les océans, et qu’il aidera, dans une modeste mesure, à réaliser le vœu de Christian Laviso : « Le siècle dernier a été celui du jazz. Celui-ci sera celui du Ka ».

Richard Bona et David Sanchez pour la suite de la soirée
Enregistré le 5 décembre 2010 en Martinique, on y retrouve Richard Bona, le bassiste, compositeur-interprète camerounais qui séduit la scène internationale depuis les années 90 et qui a évolué aux côtés de Salif Keita, du batteur américain Steve Gadd, du guitariste Russell Malone ou encore du pianiste viennois Joe Zawinul. Mezzo propose de le retrouver dans ce concert que le public martiniquais a pu apprécier en décembre dernier, dans une réalisation de Franc Cassenti. Pour ceux qui en redemanderont, le concert reste disponible encore plusieurs jours sur Arte Live Web.

Richard Bona est l’un des bassistes les plus demandés. Issu d’une famille de musiciens, enfant prodige, né en 1967, il joue du balafon dès l’âge de 5 ans dans les cérémonies et fabrique ses instruments. A 22 ans, il s’envole en Europe, suit quelques cours et écume les clubs de jazz qui seront sont université, après ses premiers engagements à Douala. Les plus grands l’appellent : Jacques Higelin, Manu Dibango, Didier Lockwood, Mario Canonge… En 1995 il part à New York, car son titre de séjour n’est pas reconduit. Le conte de fée commence. Il est directeur musical d’Harry Belafonte, multiplie les collaborations : Chaka Khan, Pat Metheny, Paul Simon, George Benson, Regina Carter… Excellent chanteur et multi-instrumentiste, show man, il est depuis quinze ans une référence musicale entre jazz et world music de qualité.

David Sanchez

Pour finir en beauté, la chaîne vous propose de vivre un autre grand moment du festival, à partir de 23 h et pendant près d’une heure, avec le David Sanchez Quartet Live, l’un des saxophoniste les plus doués de sa génération.

Le natif de Porto Rico, qui revendique une l’influence majeure de Charlie Parker sur sa musique, est réputé tant pour sa technique que pour sa créativité, dans laquelle on décèle également le souffle des sonorités cubaines ou brésiliennes de sa jeunesse à San Juan (à Porto Rico).

Avec huit albums en leader, depuis ses débuts, il y a 22 ans, David Sanchez propose une œuvre à la croisée du jazz et des rythmes afro-cubains. 4 fois nominé aux Grammy Awards, il obtient un Latin Grammy Award en 2005 pour Coral. Musicien engagé dans la défense de l’identité de Porto Rico, son île natale, il commence à jouer très tôt des percussions, du saxophone, de la flûte. Il poursuit à l’université, puis aux États-Unis. Étudiant à la Rutgers University, il est vite happé par des maîtres du latin jazz et du jazz : Eddie Palmieri, Dizzy Gillespie, Tito Puente, Steve Turre, Charlie Haden… qui trouvent en lui du sang neuf, filiation de Coltrane et Rollins chargée de vitalité. Musicien majeur de sa génération, il partage les expériences et les scènes internationales entouré de complices de talent. Il fut l’invité remarqué de Kenny Barron à Jazz in Marciac 2010.

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