« Noir de boue et d’obus », évocation la Grande guerre par la compagnie Difé Kako

La première de Noir de boue et d’obus, nouvelle création de la compagnie Difé Kako, ce sera ce lundi 3 mars à 19 h 30 à la MPAA (maison des pratiques artistiques amateurs) à Paris. Une première avant d’autres passages en région parisienne, puis en Martinique et enfin au Festival off d’Avignon en juillet 2014. La pièce imagine une rencontre au cœur même de la Première Guerre mondiale et marque pour l’occasion son centenaire.

La compagnie de Chantal Loïal propose une pièce chorégraphique portée par les questionnements sur l’histoire et sur le sens des rapports entre les hommes dans le contexte complexe de la Grande guerre. Une histoire qui concerne notamment la participation à ce premier conflit mondial. L’intention première de la pièce : « s’interroger sur les ressorts du rapport à l’Autre, dans une période où l’Autre est un parfait inconnu voire un étranger ». Chorégraphiée par Chantal Loïal, Noir de boue et d’obus situe son propos sur le terrain difficile, particulier et douloureux de la première guerre mondiale, avec la France et son empire colonial et donc des hommes venus des Antilles, de Guyane, d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne, etc. mobilisés pour y prendre part.

Julie Sicher, Mariama Diedhiou, Louise Crivellaro et Alseye N’Dao interpréteront cette création qui interroge sur diverses dimensions de cet épisode de l’histoire qui lie la France à ses anciennes colonies. C’est en même temps la « mise en présence des quatre interprètes qui symbolise tantôt le corps de l’armée, tantôt des individualités dans le sens où chacun est porteur de sa propre origine culturelle d’une part (la France et plus précisément l’Alsace, les Antilles et l’Afrique de l’Ouest) ou de son sexe d’autre part (place particulière des femmes pendant la guerre) ». Dans Noir de boue et d’obus, dixième création de Chantal Loïal, les quatre danseurs qui à l’origine évoluent dans des styles différents (danses d’Afrique de l’Ouest, danses afro-brésiliennes, danse classique et contemporaine, jazz, etc.) racontent l’histoire de ces multiples rencontres, qui sous l’influence de la chorégraphe « entremêlent traditions musicales et chorégraphiques diverses (gwoka de la Guadeloupe, bèlè de la Martinique et danses d’Afrique de l’Ouest) et vocabulaire contemporain… »

Noir de boue et d’obus
C’est l’histoire d’une rencontre improbable quelque part dans l’Est de la France, quelque part entre 1914 et 1918, une rencontre entre des gens comme tout le monde, qui n’avaient rien à faire là, rien à faire ensemble et que tout opposait.

Conscrit français, tirailleur sénégalais, volontaire des Antilles, un adversaire les réunit. Est-ce l’Autre, l’Ennemi ? Est-ce la Nation, qui les a conduits dans ces tranchées putrides ? Est-ce l’état-major qui les y maintient coûte que coûte ?

N’est-ce pas plutôt la Mort, devant laquelle tous redeviennent égaux ?

Alors, on tente d’échapper à la terreur, au froid, à l’épuisement et surtout à la folie… Et chacun de se raccrocher à ce qu’il a de plus intime et à sa propre culture. Et chacun aussi de reconnaître en l’autre, son frère d’armes, son alter ego, dans une humanité refondée.

C’est l’histoire d’une rencontre entre les cultures d’Afrique, des Antilles et d’Europe, qui n’a peut-être pas eu lieu, quelque part au milieu de l’horreur de la guerre, où danse et musique s’imposent comme seules échappatoires.

Noir de boue et d’obus
Paris : 3 mars 2014 à la MPAA, 19 h 30
Trappes : 20 et 21 mars 2014 à la Merise, 20 h 30
Alsace : 10 et 11 avril 2014, à la  Maison des Arts de Lingolsheim
Martinique : 29 et 30 avril 2014, au CMAC (Fort-de-France) / 6 mai 2014, à Trinité
Avignon : 5 au 27 juillet 2014, au Théâtre Golovine dans le cadre du Festival off d’Avignon

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