« On t’appelle Vénus » à l’espace Confluences de Paris, les 7 et 8 mars 2012

On t'appelle Vénus
On t'appelle Vénus

Chantal Loïal, de la compagnie Difé Kako, présentera les 7 et 8 mars 2012 On t’appelle Vénus à la salle de spectacle Confluences du 20e arrondissement de Paris. Un solo chorégraphique qui revient sur l’histoire tragique de la Vénus Hottentote, que Chantal Loïal interprète et chorégraphie. Elle porte ainsi son langage chorégraphique sur scène pour incarner et traduire le parcours et la souffrance de cette femme au moment où le monde célébrera la journée internationale des droits des femmes.

Dans On t’appelle Vénus, Chantal Loïal donne vie et paroles à Sarah Baartman mais veut aussi utiliser son pouvoir d’expression pour aborder des problématiques contemporaines : « j’entends aborder – dans l’écriture chorégraphique – la violence situationnelle directe qui est exercée sur les femmes et qui perdure dans la zone géographique caribéenne, ainsi que le combat contre les différentes formes d’oppression qui s’avère nécessaire dans une dimension universelle« .

Pour ce spectacle qui se veut aussi « une ode à la féminité et au-delà l’ode d’une femme noire à toutes les femmes« , le travail de Chantal Loïal s’accompagne de ceux de Philippe Lafeuille (chorégraphe), de Marc Verhaverbeke (textes) et de Paco Dècina (collaboration artistique). Une interprétation qui intègre les thèmes chers à la directrice de la compagnie Difé Kako auxquels viennent se greffer la vision des artistes qui avec elle a travaillé à la présentation de cette Vénus qui fait le lien entre le passé et le présent : la rencontre entre les mondes, la différence, le regard de l’autre, le métissage… L’histoire de la Vénus Hottentote, Chantal Loïal la danse avec engagement : « l’envie de créer ce solo m’est venue à la lecture de l’histoire de cette femme qu’on appela de façon antinomique la Vénus Hottentote et dont le physique caractéristique fit la célébrité : une histoire qui à elle seule résume tous les abus et les tragédies du colonialisme et de l’affrontement de deux mondes. Ce projet se veut donc une ode à la féminité et au-delà l’ode d’une femme noire à toutes les femmes. Partir du thème de la Vénus Hottentote est l’occasion pour moi de plonger dans un travail sur le corps, un corps exposé, mutilé par le regard de l’Occident, un corps exprimant mieux que tout autre l’altérité. Étant issue moi-même d’une société antillaise aux clivages prégnants, engendrée dans une violence historique et sur les corps, j’ai un rapport intime avec la question du métissage qui y est posée à chaque instant par la rencontre survenue entre trois continents : l’Europe, l’Afrique, les Amériques« .

La Vénus Hottentote, c’est cette esclave sud-africaine à la morphologie hors norme (hypertrophie des hanches et des fesses) qui, de 1810 à 1815, vécut l’enfer des foires européennes, exposée au regard des hommes comme un animal exotique.
Mais pas question pour la chorégraphe de rejouer le drame, ni de culpabiliser l’auditoire. Ce que veut Chantal Loïal, c’est mettre les pas de tous dans ceux de la Vénus hottentote, lui offrir une victoire sur l’histoire, continuer à mettre en échec le type de regard qui existe encore aujourd’hui.
Elle le fait à travers une danse mystérieuse et sensuelle. Celle d’un corps exposé, détaillé, découpé, qui va pas à pas s’affranchir avant de trouver sa plénitude.

On t’appelle Vénus
Mercredi 7 et jeudi 8 mars 2012, 20 h 30
Confluences – 190 bld de Charonne 75020 Paris
Metro Alexandre Dumas (ligne 2) ou Philippe Auguste (ligne 2)
Informations et réservations :
Tél. 01 40 24 16 45
Email : resa@confluences.net
Tarifs : 15, 13, 10 et 5 euros

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