Le tome 2 de « Mémoire de l’esclavage », la BD de Serge Diantantu, sort en librairie

Mémoire de l'esclavage
Mémoire de l'esclavage

Le tome 2 de la BD sur l’histoire de l’esclavage sort en librairie. Mémoire de l’esclavage : En naviguant vers les Indes, de Serge Diantantu, vient apporter d’autres éléments à la connaissance de ceux qui s’étaient intéressés à l’histoire douloureuse de l’esclavage à travers cette bande dessinée, la première réalisée sur ce thème. L’Unesco est partenaire de ce projet qui verra publier d’autre tomes dans la même série.

« Le thème de l’histoire de l’esclavage a fait l’objet d’un très grand nombre de publications au cours des dix dernières années. Ce sujet reste malgré tout méconnu du grand public de l’Hexagone et d’Europe continentale » explique Caraïbéditions. L’auteur et la maison d’édition, qui présente un catalogue audacieux et inédit (des numéros d’Astérix, des Gendarmes, de Titeuf en créole ou les premiers mangas antillais, par exemple), optent ainsi pour « un genre littéraire qui permet, grâce à la force et aux pouvoirs des images, de capter et d’intéresser plus facilement le lectorat et notamment celui des enfants et des adolescents auprès de qui le devoir de mémoire est très important ».

Serge Diantantu s’adresse à travers cette création à tous les publics : les avertis verront d’un œil neuf cette évocation imagée de la traite négrière, les autres la découvriront dans une mise en scène interactive qui permet, aux plus jeunes notamment, de faire le lien avec leur histoire commune. L’auteur, diplômé en arts plastiques, s’est d’abord tourné vers la production audiovisuelle en tant que décorateur avant de se mettre à la bande dessinée avec Attention Sida, déjà une œuvre à vocation didactique. Ce créatif s’exerce à plusieurs type d’expression, comme par exemple la photo et même le cinéma. Prix de la bande dessinée engagée à Lyon, il faisait cette semaine encore découvrir l’exposition « Mémoires de l’esclavage : les cases de Caraïbéditions » qui lui est consacrée à la cité internationale de la BD jusqu’au 31 décembre 2011. L’un de ses objectifs : faire l’histoire du peuple noir, comme il l’explique ci-dessous.

Mémoire de l'esclavage
Mémoire de l'esclavage


Vous êtes un auteur de BD africain reconnu et créateur d’une série à succès. Qu’est-ce qui vous a décidé à passer à la BD historique ?
Serge Diantantu – C’est avant tout dans le but de faire connaître l’histoire du peuple noir d’une façon simple. L’histoire de l’esclavage est malheureusement encore mal connue car très peu racontée. C’est une période assez sombre et douloureuse qu’on ne sait comment aborder et la bande dessinée s’avérait être un bon moyen d’en parler. En effet, la BD est un mode de communication qui permet d’échanger à l’aide des images. L’objectif de cette bande dessinée est de rendre compte des faits passés importants pour comprendre notre présent et bien avancer vers le futur.

Pensez-vous que le genre littéraire BD est particulièrement adapté à des ouvrages sur l’Histoire ?

Serge Diantantu – Je ne pense pas qu’il y ait de genre littéraire plus adapté qu’un autre pour raconter l’Histoire. Le roman est peut-être un des plus privilégiés, mais l’avantage de la BD est qu’il capte l’attention du lecteur plus facilement grâce aux images. Par conséquent, je peux toucher un plus large public.

En combien de tomes est prévue cette série ?
Serge Diantantu – Il y aura 7 tomes mais, comme je l’ai déjà dit, l’histoire de l’esclavage est un chantier très vaste. Imaginer la fin de cette série dès le début est assez difficile. Pour l’instant j’évoque Bulambemba et suis seulement en 1441. Nous passons ensuite par les événements de 1482 et terminons le premier tome en 1487. La continuation de cette série dépendra aussi de l’intérêt que nous apportera le lecteur.

Vous avez le sens du détail et relatez des faits historiques peu connus du grand public. Comment se sont déroulées vos recherches de documentation ?
Serge Diantantu – Ma source principale de documentation est la lecture. Je lis énormément et surtout j’aime écouter, dialoguer pour en apprendre davantage. Je mets ensuite mon sens de cinéaste à l’œuvre dans mes découpages car j’essaie de faire mes reconstitutions le plus fidèlement possible aux faits historiques sans négliger les détails de l’environnement ou des accessoires qui ont toute leur importance.

Vous êtes-vous fait aider d’historiens ?

Serge Diantantu – J’ai beaucoup échangé avec des historiens, des chercheurs, des passionnés d’histoire et un religieux anthropologue. Le but de mes échanges est de faire des comparaisons avec les données que je possède et d’être au plus proche de la réalité de l’époque lorsque je conçois mes croquis. Pour moi, l’Histoire est avant tout une passion. Je suis également ouvert aux scientifiques qui souhaitent partager avec moi car je pense qu’allier les sciences à l’Histoire est un des meilleurs moyens de trouver des réponses à une multitude de questions qui demeurent encore aujourd’hui sans réponses.

Mémoire de l’esclavage : En naviguant vers les Indes
Serge Diantantu
12,80 euros, disponible en librairie
Date de parution : octobre 2011

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