Raphaël Confiant remporte le prix du livre insulaire d’Ouessant 2011 (catégorie polar)

Citoyens au dessus de tout soupçon
Citoyens au-dessus de tout soupçon...

Citoyens au-dessus de tout soupçon…, le polar de Raphaël Confiant, a obtenu le prix du roman policier lors du salon du livre insulaire qui se déroulait du 20 au 24 août sur l’île d’Ouessant.

Citoyens au-dessus de tout soupçon… est le premier roman policier de Raphaël Confiant à travers lequel il apporte un style et une inspiration inédits qui ont leur place aux côtés d’autres polars. Il revendique son entrée réussie dans le monde de l’enquête, des suspects, des soupçons : « l’écrivain antillais se doit d’explorer tous les genres littéraires, même si le roman à connotation identitaire ou historique ne peut pas ne pas être dominant à cause de la situation particulière de nos pays. Il y avait donc longtemps que je souhaitais m’aventurer sur ce terrain-là, chose que j’avais faite timidement et maladroitement il y a une dizaine d’années avec « Le Meurtre du Samedi-Gloria » lequel est, en fait, un roman classique déguisé en roman policier. Avec Citoyens au-dessus de tout soupçon.., par contre, j’entre de plain-pied dans le polar. »

Outre son pays, la Martinique, que l’on découvre dans ce roman, l’autre personnage principal est le détective Jack Teddyson. « Mon héros, Jack Teddyson a l’étoffe, je pense, pour devenir un personnage récurrent. D’autant qu’à travers ses enquêtes, il dévoile des aspects peu reluisants de la Martinique moderne. Le polar est, au fond, une manière de faire de la critique sociale et politique sans en avoir l’air. Oui, Teddyson reviendra et plus tôt qu’on ne le pense ! », explique l’auteur qui connaît déjà sur quelle prochaine affaire se penchera le détective : il évoluera une fois de plus dans un univers typiquement créole et caribéen… « Teddyson enquêtera dans le prochain opus sur le milieu de la franc-maçonnerie insulaire. Dans les textes qui suivront, j’évoquerai le milieu des combats de coqs. Celui du monde béké très certainement… Bref, ce ne sont pas les thèmes qui manquent ! »

Raphaël Confiant trouve dans ce genre une liberté d’écrire et de décrire : « c’est comme s’aventurer sur une terre étrangère, découvrir de nouveaux paysages, de nouveaux modes langagiers. J’ai d’abord ressenti une plus grande liberté. Liberté stylistique car le polar déconstruit la langue littéraire classique. Liberté au niveau thématique ensuite car le polar part le plus souvent d’un fait banal, voire trivial, le plus souvent un meurtre, et se déploie ensuite dans les domaines de la politique, du sociologique, etc. sans pour autant ennuyer le lecteur avec des théories…. ».

Citoyens au-dessus de tout soupçon… en résumé

À Fort-de-France, un entrepreneur en bâtiment, Sésostris Ferdinand est assassiné et castré dans une maison close du quartier des Terres-Sainvilles. La Dominicaine avec qui il avait passé la nuit demeurant introuvable, la police clôt l’enquête. Sa femme, Irmine, embauche alors un détective privé, Jack Teddyson, pour résoudre l’affaire. Aidé de l’inspecteur Maxence, Teddyson enquête.

Grand émoi à Fort-de-France ! Un honnête entrepreneur en travaux publics. Sésostris Ferdinand, est découvert assassiné (et castré) dans un boxon du quartier des Terres-Sainvilles. La Dominicaine, avec laquelle il avait passé la nuit, demeure introuvable et la police finit par clore l’enquête au bout de quelques mois. Sa veuve, Irmine, ne peut s’y résoudre et embauche un détective privé, Jack Teddyson, afin de tenter d’éclaircir le mystère. Ce dernier, personnage déjanté, cynique et désabusé quant à la nature humaine, va pénétrer dans le monde interlope de la borlette (loterie clandestine haïtienne), de la prostitution, de l’affairisme et de la politique dans une île, la Martinique, qui a perdu ses repères suite à l’effondrement de l’économie de la canne à sucre à la fin des années soixante du XXe siècle. Aidé par son ami l’inspecteur Maxence, Teddyson enquête sur des citoyens au-dessus de tout soupçon.

Sésostris Ferdinand a-t-il été tué par sa propre épouse dévorée par la jalousie ? Parce qu’il ambitionnait de ravir le poste d’un député gaulliste dont il finançait le parti ? À cause de son intrusion dans l’univers de la borlette marquée au coin du vaudou ? Parce qu’il gênait le bizness des macs de prostituées dominicaines ? À cause des dettes qu’il avait accumulées au poker auprès de joueurs syriens ? Par l’un des employés de son entreprise du bâtiment, Madinina-constructions ? Mystère en pays créole…

Citoyens au-dessus de tout soupçon…, de Raphaël Confiant
Editions Caraïbéditions
15, 16 euros

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