L’album AfroCubism : un voyage irrésistible entre La Havane et Bamako

Nick Gold a désormais obtenu la réponse à sa question : quelles richesses pourraient naître de l’interaction entre des virtuoses du Mali, l’un des territoires les plus riches musicalement de l’Afrique, et de Cuba, terre de la Caraïbe dont la musique a des origines en Afrique et qui a eu une influence considérable sur la musique du continent mère ?

Tout ceux qui avaient accepté d’embarquer avec le Buena Vista Social Club et ses campesinos remettront ça (c’est quasi certain) avec AfroCubism, pour lequel de prestigieux griots ont fait le déplacement. Un voyage Cuba/Mali avec amerrissage à bon port ultra garanti !

14 ans d’attente et 14 titres bien venus
14 ans après la sortie du retentissant Buena Vista Social Club, revoilà Eliades Ochoa, sans Compaï Segundo, Ibrahim Ferrer, Ruben Gonzalez ni Cachaíto (tous disparus depuis), dans AfroCubism, un album voulu par Nick Gold qui vient aujourd’hui satisfaire une attente qui en valait la peine. On retrouve, en effet, le chanteur et guitariste cubain avec des ténors de la musique malienne parmi lesquels Bassékou Kouyaté et Djelimady Tounkara. Une rencontre qui donne vie au projet initial du producteur Nick Gold, dont le souhait antérieur au Buena Vista Social Club était de mettre en accord les guitares de Djelimady Tounkara et celle d’Eliades Ochoa.

Avec le succès des artistes du Buena Vista Social Club, qui a également engendré le film de Wim Wenders en 1999, on a du mal à imaginer qu’en fait l’ambition de Nick Gold, n’était qu’à moitié réalisée… La rencontre du son cubain et des griots mandingues, rendue impossible dans un premier temps pour des questions de visas, aura enfin lieu en 2010 dans un studio de Madrid.

Sorti en octobre 2010, l’album sonne comme un tête à tête évident entre deux mondes et une sorte d’effusion spontanée que l’on pouvait prévoir, sans en espérer autant. En dehors des racines communes qui font que les expressions musicales se trouvent à travers le Kora de Toumani Diabaté, la contrebasse de Jose Angel Martinez, les congas de Jorge Maturell et les voix de d’Ochoa et de Kasse Mady, il y a aussi une forme de retrouvailles pour des musiciens maliens qui connaissent la musique populaire cubaine, à laquelle ils réussissent sans peine à offrir un espace, et le Grupo Patria d’Eliades qui les conduit volontiers sur les chemins des soneros cubains.

L’album de quatorze titres va maintenant donner lieu à une tournée mondiale, avec des escales à Montréal, New York, Boston, Bruxelles, Berlin, Barcelone, Londres et aussi à Paris le 5 décembre 2010 au Bataclan. En attendant, on ne se lasse pas de l’intemporel Al vaiven de mi carreta (de Ñico Saquito) auquel Eliades Ochoa et Kassé Mady Diabaté prêtent leur voix, accompagnés entre autres du n’goni de Bassékou Kouyaté.

AfroCubism
Eliades Ochoa, Bassékou Kouyate, Djelimady Tounkara
Sortie, le 21 octobre 2010

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