Voodoo jazz trio au festival Sons d’hiver dans le 94

Du 13 janvier au 5 février 2017, le festival Sons d’hiver va parcourir les villes du Val-de-Marne, célébrant le centenaire de l’arrivée du jazz en France. Au programme : plus d’une trentaine d’événements qui verront se relayer des artistes héritiers de James Reese Europe, Django Reinhardt et Sidney Bechet, à qui ils rendront hommage sur les scènes du département d’Île-de-France.

Pour célébrer l’aventure née en 1917 entre la France et le jazz, le festival Sons d’hiver qui sera lancé dès le 13 janvier 2017 va honorer ce centenaire via un programme qui met en évidence l’unique fertilité du jazz et une diversité de styles que représentent de façon pertinence les artistes de cette vint-sixième édition. Claudia Solal et Benjamin Moussa au théâtre de la Cité internationale à Paris, le duo Wadada Leo Smith et Vijay Iyer à Arcueil, Amina Claudine Myers en concert à Vincennes après une conférence sur la Great black music à Paris, feront partie du calendrier. Une programmation qui, très naturellement, fera une place au jazz venu de la Caraïbe avec le Voodoo jazz trio de Jacques Schwarz-Bart.

Le Voodoo jazz trio, le 22 janvier 2017
Ce sera depuis la scène du théâtre Claude Lévi-Strauss au Musée du quai Branly que le Voodoo jazz trio participera au festival Sons d’hiver, proposant au public une autre des versions engendrées par la rencontre entre le jazz et la France. Jacques Schwarz-Bart au saxophone, Moonlight Benjamin aux chants et Claude Saturne aux percussions seront sur scène le dimanche 22 janvier 2017 de 17 à 18 h.

Le voodoo et ce qu’il représente, les dimensions les plus indicibles de l’existence attire et, a toujours attiré les musiciens de la diaspora africaine, de Miles Davis à Jimi Hendrix, de Lee Scratch Perry à D’Angelo… Avec ce trio, Jacques Schwarz-Bart inscrit sa propre démarche dans une recherche des identités plurielles, des rêves multiples. Pour le saxophoniste guadeloupéen, né aux Abymes, fils de deux écrivains majeurs qui l’emmenaient écouter lors des rassemblements « Lewos », les tambours fabuleux gwoka, la musique est d’abord une inspiration spirituelle qui embrasse et qui embrase. Qui embrasse tant d’influences d’Afrique, des Antilles, du jazz, de la soul, du funk. Qui embrase les esprits entremetteurs, entre le chant spiralé de son saxophone, le chant chargé de voix de la chanteuse Moonlight Benjamin, le chant chargé de rythmes du percussionniste Claude Saturne.

Jacques Schwarz-Bart n’est pas seulement un brillant saxophoniste de la scène jazz et soul actuelle, c’est également un explorateur passionné des racines noires du jazz. Après plusieurs productions musicales consacrées au gwoka, langage rythmique guadeloupéen né de l’esclavage, il décide d’explorer les routes du vaudou. Une musique de résistance dont « Brother Jacques » comme on le surnomme, s’est abreuvé enfant avec la voix de sa mère, férue de chants vaudous.

Avec le Voodoo jazz trio, Jacques Schwarz-Bart s’accompagne de la voix envoûtante de la chanteuse Moonlight Benjamin ainsi que des rythmes habités du percussionniste Claude Saturne, deux musiciens dont le fort engagement spirituel permet au saxophoniste de poursuivre ses expériences musicales entre méditation et transe. L’instrumentalisation minimaliste offre un tapis subtil aux invocations et prières de la chanteuse, qui de la douceur au cri, raconte et psalmodie avec une présence phénoménale. Un échange intense entre jazz et « mizik rasin », à la croisée de la performance musicale et du rituel.

Parmi les autres rendez-vous du festival, à noter la « conférence/bal » Danser à Paris dans l’entre-deux-guerres, qui sera menée par Sophie Jacotot et Anatole Lorne le jeudi 19 janvier 2017 à 20 h à Ivry-sur-Seine. Il y sera question des musiques, dont celles issues des Caraïbes, qui font danser Paris dans l’entre deux guerres.

Cette conférence dansée propose de retracer l’histoire de l’arrivée des nouvelles danses de société des Amériques, à Paris, aux lendemains de la Grande Guerre. Malgré les résistances de toutes sortes (nationalistes, corporatistes, puritaines, xénophobes, etc.), fox-trot, shimmy ou charleston états-uniens, tango du Rio de la Plata, samba brésilienne, rumba cubaine et biguine antillaise connaissent un succès considérable dans les bals et dancings de la capitale, bouleversant en profondeur les pratiques corporelles des Français. La conférence sera illustrée par des documents d’archives (dessins, photographies, partitions, films…) et ponctuée par des moments de musique et de danse permettant de revisiter l’ambiance des bals et des dancings de l’entre-deux-guerres.

Autour du livre de Sophie Jacotot, Danser à Paris dans l’entre-deux-guerres. Lieux, pratiques et imaginaires des danses de société des Amériques (1919-1939), Nouveau Monde éditions, 2013.

Festival Sons d’hiver – 13 janvier au 5 février 2017

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