6e édition du Nouveaux regards film festival en Guadeloupe

Nouveaux regards film festival, porté par l’association cinéma d’ici & d’ailleurs (ACIA), se déroulera pour la sixième fois en Guadeloupe du 29 mars au 2 avril 2023. Au programme global, une sélection de 36 films et une vingtaine de films sont en compétition pour les différents prix.

Quatorze pays seront représentés dans le cadre de la nouvelle édition du festival caribéen du cinéma Nouveaux regards film festival, dans sa version 2023. Des thématiques variées illustrent la diversité des films en concurrence, à la fois dans les catégories courts-métrages et documentaires. Les séances se dérouleront au Palais de la culture Félix Proto pour l’essentiel avec un programme chargé, qui n’oublie aucun public et notamment les plus jeunes.

Au total, huit prix seront décernés cette année, au nombre desquels les traditionnels : prix de la révélation court métrage fiction, prix du meilleur court métrage fiction, ou prix du meilleur documentaire. Cette année les organisateurs innovent avec deux nouvelles distinctions : les prix « òté ganm » et « byen jouwa », récompensant respectivement la réalisation d’un premier court-métrage de fiction autoproduit et le travail d’une société de production basée aux Antilles et en Guyane.

Les 19 films en compétition comptent 12 courts-métrages et 5 documentaires, parmi lesquels une majorité de réalisations guadeloupéennes, preuve du dynamisme du territoire en la matière. Autre singularité, des thématiques très variées : l’immigration, la santé mentale, la musique, l’identité culturelle ou encore la lutte sociale. Parmi les documentaires, l’histoire contemporaine, la mémoire culturelle et collective occuperont opiniâtrement les écrans.

Parmi les 12 courts-métrages…
Ici s’achève le monde connu 1645 (Guadeloupe), de Anne-Sophie Nankin
Ibátali, indigène Kalinago épouse d’un colon français, entraîne Olaudah, captif africain en fuite, dans un périple où il peut perdre la liberté et la vie. Elle est prête à le sacrifier pour sauver sa peau. Mais leurs blessures les rapprochent. Cela suffira-t-il pour qu’ils deviennent autre chose que ce que la colonisation a décidé qu’ils seraient : une « sauvage » à exterminer, un « nègre » à esclavagiser ?

Rèd (Guadeloupe), Fabienne Orain Chomaud
Il était une fois… une jeune fille dont la gentillesse n’avait d’égal que la beauté. Elle vivait dans la Cité Mortenol à Pointe-à-Pitre avec sa mère. Elle était très attachée à sa grand-mère qui vivait loin de la ville, dans les Grands-Fonds Abymes. Alors qu’elle se prépare pour défiler au carnaval drapé d’une capeline de satin rouge, Rèd reçoit un appel de sa grand-mère qui tient à lui remettre un objet magique avant qu’elle ne fasse son premier défilé. La nuit va bientôt tomber, la route jusqu’aux Grands-Fonds est longue et Pointe-à-Pitre pleine de dangers. Mais Rèd se met en chemin sans tarder…

Entre dos islams (Cuba), Hideki Nakazaki
Sayu est une adolescente tiraillée entre deux identités : d’un côté, c’est une jeune cubaine qui fait du skate et aime chanter, mais c’est aussi une Japonaise dont la famille exige qu’elle rentre au Japon pour s’assurer un meilleur avenir. Sa vie quotidienne oscille entre ces deux voies irréconciliables.

L’histoire du zouk parmi les documentaires en compétition
Pierre-Édouard Décimus, le zouk et la prière des oiseaux (Guadeloupe), Philippe Mugerin
Pierre-Édouard Décimus est une icône de l’histoire de la musique antillaise. Bassiste du groupe guadeloupéen le plus populaire des années 1970 et cofondateur avec le guitariste Jacob Desvarieux du groupe de zouk au succès planétaire Kassav’, Pierre-Édouard Décimus est un musicien qui n’a eu de cesse d’innover et de se renouveler. Dans ce documentaire, Pierre-Édouard Décimus lève un coin du voile sur son laboratoire musical expérimental où se sont entremêlés musiques traditionnelles, rythmes latinos, chansons françaises, rock et jazz. C’est de ces expérimentations musicales que naîtra le zouk, un genre musical qualifié par Miles Davis de « musique du futur ». Nourri d’images d’archives, de séquences d’animation et de témoignages ponctués d’innombrables anecdotes, ce documentaire dresse un portrait intime de Pierre-Édouard Décimus. Un parcours de légende qui est aussi celui d’un homme vivant en harmonie avec la nature.

Stick is life (Trinidad & Tobago), Miquel Galofré
La tradition des Moko Jumbies est de retour à T&T. Moko Jumbie est un terme caribéen désignant un échassier. Culturellement, il fait référence à un esprit ancestral. En février 2022, la communauté Moko Jumbie s’est réunie pour la première fois dans le sud de Trinidad pour partager un cercle de jab avec des résidents de Newlands, Point Fortin, domicile du premier Moko Jumbie connu de Trinité & Tobago, Dexter Stewart. La pratique des « bâtons » ou des échasses est enracinée dans les communautés villageoises de Trinité & Tobago. Le cercle de jab est un espace dédié à réunir Moko Jumbies. Stick is Life est un documentaire sur ces cercles de jab et les communautés qu’ils inspirent.

Les nuits bleues de l’indépendance (Guadeloupe) Vianney Sotès
Le film revient sur les évènements des années 80 en Guadeloupe où l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe (ARC), un mouvement indépendantiste mené par Luc Reinette a choisi la lutte armée en vue de décoloniser les Antilles.

New land – The Kalinago dream, (Allemagne), Tom Heinemann
Pendant 500 ans, nous avons entendu parler du mythe de l’extinction des peuples indigènes des Caraïbes.
Ce documentaire se rend sur l’île de La Dominique pour raconter la véritable histoire des derniers indigènes des Petites Antilles qui vivent depuis des générations dans la communauté protégée du territoire Kalinago.

Le cinéma caribéen est également mis en évidence en hors compétition avec « des films engagés, souvent positifs, mais pas seulement, drôles ou terribles, toujours ancrés dans les problématiques de la société contemporaine ». Au programme, notamment Chee$e de Damian Marcano (Trinidad and Tobago).

Enfin, côté innovation on retiendra les séances de cinéma solidaire et comme chaque année le programme fait également la part belle aux ateliers, aux rencontres professionnelles dédiées aux monde de l’audiovisuel et du cinéma de la région Caraïbe, avec plusieurs masterclass et conférences.

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