Romain Cruse vient de publier Une géographie populaire de la Caraïbe (Mémoires d’encrier) [lien vers notre précédent article]. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il nous en apprend plus sur sa démarche d’observation et son choix d’adopter le regard des « classes populaires caribéennes« , pour au final donner une impression plus profonde de la Caraïbe.
Le 23 octobre 2014, les éditions Mémoire d’encrier marqueront leur rentrée littéraire à l’Union des écrivaines et des écrivains québécois de Montréal. Parmi les livres qui feront l’actualité, Une géographie populaire de la Caraïbe, signée Romain Cruse. Dans cet ouvrage qui met au centre de l’attention d’une part la Caraïbe et ses profils, d’autre part les Caribéens dans leur multiplicité, Romain Cruse met à disposition du lecteur des éléments pour déchiffrer l’espace caribéen, passant du Suriname à Cuba, de la Martinique à la Jamaïque, ou encore d’Haïti à Sainte-Lucie. Outre une approche et des données qui donnent à concevoir autrement tout un monde d’îles et leurs populations, l’auteur rend cet ouvrage vivant en s’appuyant notamment sur les réflexions de Glissant, Fanon, Martì, Césaire ou encore Walcott, autant de personnalités qui ont « influencé cette géographie populaire ». Un livre qui fournit un portrait pragmatique de la Caraïbe grâce notamment au fait que l’auteur y donne « la parole aux uns et aux autres ».
e-Karbé – Quels sont les principaux éléments qui définissent la « géographie populaire » et en quoi votre approche se distingue-t-elle des observations classiques ?
Romain Cruse – La géographie populaire que je propose ici consiste en un recentrage du regard. Il ne s’agit plus de prétendre être un observateur « neutre », car la neutralité n’existe pas en sciences sociales. Ce qui a été décrit jusque-là comme un pseudo regard neutre est généralement celui des classes moyennes-supérieures européennes ou nord-américaines (journalistes ou universitaires) sur le monde. À l’inverse, il s’agit avec la géographie populaire d’adopter volontairement un regard qui est celui des classes populaires caribéennes et de décrire l’espace caribéen à partir de là.
Par exemple, les ouvrages « classiques » de sciences sociales décrivent l’espace politique caribéen à partir de la mythologie des « héros » de l’indépendance comme Eric Williams à Trinidad ou Norman Manley à la Jamaïque. Le fait qu’Eric Williams, dit le « Père de la Nation », ait écrit l’histoire (en tant qu’historien, il a rédigé un livre de base de l’historiographie caribéenne : From Columbus to Castro: The History of the Caribbean 1492-1969) autant qu’il a participé à la façonner (il fut Premier ministre de Trinidad depuis l’indépendance en 1962 jusqu’en 1981 !) n’est sans doute pas pour rien dans la perpétuation de ces mythes. Cette approche peut se défendre si l’on observe les choses depuis les lunettes d’un Britannique ou d’un Nord-Américain : les premiers gouvernements « indépendants » caribéens ont littéralement vendu leurs pays aux entreprises multinationales occidentales – en ce sens, et de ce point de vue, ce sont bel et bien des « héros ». Mais du point de vue d’un Caribéen moyen, ces politiciens sont corrompus et vendus ; ils sont avant tout responsables des conditions de vie déplorables qu’on retrouve à l’heure actuelle dans ces îles marquées par la pauvreté, le délabrement des services publics, les inégalités, la violence…
En quoi votre ouvrage est-il une adaptation de Une histoire populaire des États-Unis, le célèbre livre de Howard Zinn ?
L’histoire populaire de Howard Zinn a une démarche tout à fait similaire : il s’agit de déplacer le regard pour observer l’histoire des États-Unis du point d’un Arawak découvrant la caravelle de Christophe Colomb ou bien du point de vue d’un Noir américain subissant la ségrégation, par exemple. En ce sens, notre géographie populaire est une adaptation, même si en d’autres points les démarches divergent. Je n’ai pas la prétention de faire aussi bien que Howard Zinn, je m’inspire juste en partie de sa démarche, et j’en profite pour saluer sa mémoire.
Peut-on considérer que la terre ainsi « racontée par celles et ceux qui l’habitent » permettra d’appréhender de façon plus globale, donc plus cohérente, la géographie de la Caraïbe ?
Cela présentera au moins leur point de vue. Partout, il existe une fracture de plus en plus prononcée entre les « élites » autoproclamées et le reste de la population. Les populations ne se reconnaissent plus du tout dans les médias de ces « élites », quels qu’ils soient (presse, télévision, livres). Il s’agit ici d’une géographie par et pour nous, qui retourne aux fondamentaux de la géographie, comme je l’explique en introduction du livre. J’espère en tous les cas que « ceux qui l’habitent » se reconnaîtront dans cette géographie et que d’autres géographes continueront dans ce sens pour améliorer cette démarche.
Il y a des faits historiques comme l’esclavage qui rendent nécessaire d’étudier différemment la géographie de la Caraïbe, mais quelles autres circonstances sont déterminantes ?
Je pense qu’il est important, une fois que l’on a présenté les horreurs de la déportation et de la mise en esclavage des Africains, d’inscrire ce phénomène dans le temps long, dans l’histoire du capitalisme, notamment. L’histoire de l’abolition telle que je la présente dans le livre montre bien l’hypocrisie de la chose. Un personnage comme Victor Schœlcher résume bien les ambiguïtés de l’abolition : c’est un symbole de l’humanisme de ceux qui veulent perpétuer un système d’exploitation inhumain. L’esclavage ne fonctionnait plus, il fallait glisser vers le salariat pour éviter de tout perdre — faire des concessions pour sauver le système. On a érigé Schœlcher en « héros » de l’abolition de l’esclavage ; certains esprits taquins ont défiguré sa statue à la Martinique, tout comme ils avaient décapité celle de Joséphine. Les débats historiques prennent parfois des formes inattendues chez nous… Comme le jour où les foules haïtiennes ont jeté la statue de Christophe Colomb à la mer. Un des objectifs de cette géographie populaire est de déconstruire le discours des « héros » : on pourrait aborder aussi le cas de Toussaint Louverture qui a son côté « héroïque » effectivement, mais qui a aussi sa facette de planteur noir. L’histoire est plus complexe que ce qu’on nous présente…
Une fois qu’on a rendu justice aux victimes de l’esclavage, il faut évidemment s’intéresser aux vivants, chose que les ouvrages de sciences sociales font plus rarement : je pense à un universitaire martiniquais qui dénonce dans ses ouvrages les atrocités de l’esclavage et qui se vante dans le même temps d’être à l’origine de l’idée des zones franches dans le Port-au-Prince actuel. C’est une farce. Une triste farce. L’esclavage est aboli à peu près au moment où les États-Unis reprennent en main les colonies européennes dans la Caraïbe. Ils y développent leur propre système de domination colonial et tout ceci est très rarement explicité dans les ouvrages : de l’industrialisation par invitation lancée à Porto Rico à la diffusion des zones franches et aux ravages des firmes multinationales exploitant les ressources minières… C’est pour cela que, dans l’ouvrage, nous partons à la rencontre des petits exploitants d’or de Brokopondo, au Suriname, ou à la rencontre des naufragés du développement jamaïcain, qui pêchent sur des chambres à air de camions pour survivre ; des gens qui sont complètement invisibles dans les ouvrages de sciences sociales alors qu’ils représentent une très large partie de la population. C’est toute cette géographie économique et politique qui doit être revue à partir de ce point de vue de la géographie populaire si on veut y voir plus clair.
Votre démarche qui vise à « aborder la Caraïbe de l’intérieur » modifie-t-elle fondamentalement notre conception de la Caraïbe et de ses réalités humaines ?
Un certain nombre de chercheurs caribéens, principalement des anglophones de l’UWI (University of the West Indies), ont déjà montré la Caraïbe vue de l’intérieur. Des personnes comme Richard et Sally Price ont aussi déjà montré la Caraïbe de l’intérieur d’une manière exceptionnelle. Dans cet ouvrage, j’ai essayé de réunir tous les gens qui s’inscrivent dans cette démarche et de fournir une vue d’ensemble régionale, en ajoutant mes recherches personnelles et mon vécu dans la région. J’ai aussi beaucoup pris en compte le résultat de mes échanges avec les étudiants trinidadiens, jamaïcains, haïtiens, martiniquais, cubains, etc. Et, évidemment, mes échanges avec les gens des quartiers dans lesquels j’ai vécu : villages de pêcheurs, quartiers populaires, villages ruraux dans l’intérieur…
Les gens qui ont déjà cette expérience ont sans doute cette conception de la Caraïbe. Pour les autres, oui, je pense que cette approche peut changer leur conception de la réalité caribéenne. Prenons l’exemple du tourisme de croisière à la Dominique, que j’aborde dans le livre. Si vous vous positionnez du point de vue des économistes du gouvernement, le tourisme de croisière est une activité bénéfique, car ils en profitent directement. Si on se place du point de vue de la population, lorsqu’il y a des bateaux de croisière en ville, on ne trouve plus un bus pour aller travailler, la ville est encombrée avec des embouteillages épouvantables, les touristes nous prennent en photo dans la rue – ce qui est assez désagréable, et on ne gagne pour ainsi dire rien dans cette activité, à part les trois opérateurs qui s’en mettent plein les poches et les quelques employés payés au salaire minimum qui mendient des pourboires aux touristes américains. En changeant le point de vue, la conception de l’activité change donc fondamentalement, oui.
Les poètes Aimé Césaire et José Marti, l’historien Walter Rodney, ou encore Frantz Fanon et Édouard Glissant, initiateurs de courants de pensée, sont quelques-unes des personnalités qui inspirent la géographie populaire dont il est ici question. De quelle façon influencent-ils vos recherches et votre travail de géographe ?
Oui, sans oublier des artistes comme Bob Marley. C’est par Marley que je suis rentré dans la Caraïbe. Ensuite, j’ai juste cherché à dérouler la pelote. Si vous écoutez bien, toute la géographie populaire est dans « Trenchtown Rock » — et plus largement dans toute sa production de l’époque Lee Perry : l’opposition entre les ghettos populaires et les classes riches, la violence, l’inégalité, les langues créoles, la spiritualité, l’art de la survie… sans oublier la poésie ! Et toute l’histoire de la Caraïbe est inscrite dans le code génétique du reggae : les griots africains, les danses d’esclaves, le marronnage, le progrès technique et l’industrialisation, les rapports de classe… Comme le dit bien Patrick Chamoiseau, c’est une musique qui porte en elle toutes les musiques, et il n’est pas anodin de noter que c’est un métis qui l’a « semée » (Bob Marley se décrivait comme un agriculteur, ce qu’il fut une bonne partie de sa vie) aux quatre coins de la planète. J’aborde tout cela dans l’ouvrage également.
Pour revenir aux poètes et aux historiens que vous citez – ces deux mondes se confondent souvent dans la Caraïbe –, ils inspirent cette géographie populaire, chacun à leur manière. Walter Rodney descendait de l’université pour aller enseigner dans les ghettos de Kingston. Et il a commencé à ré-écrire l’histoire de l’Afrique du point de vue des Africains, et non plus du point de vue des Blancs qui étaient jusque-là les seuls à écrire l’histoire. Et ça donna : Et l’Europe sous-développa l’Afrique. C’est un changement radical de paradigme : le sous-développement n’est plus une fatalité, c’est la conséquence d’une action exercée depuis l’extérieur, avec la complicité des élites compradores. C’est une démarche tout à fait en adéquation avec l’idée de géographie populaire : il faut que notre éducation ne serve pas à voler plus encore les pauvres, mais à les aider. C’est aussi la démarche d’Aimé Césaire, qui mit son érudition au service des Martiniquais les plus humbles par son action à la mairie de Fort-de-France, notamment. Il suffit de voir les gens de Trénelle porter aujourd’hui encore leur T-shirt « Le nègre fondamental » pour comprendre. Le Martiniquais Frantz Fanon a mis sa vie au bout de ses idées pour défendre l’idée d’indépendance en Afrique. José Martí est une figure qui illustre la complexité de ce processus dit d’« indépendance » dans la Caraïbe, qui n’est généralement que le passage d’une dépendance à une autre, comme le montre bien le cas du Cuba d’avant les années 1960. Le travail de Fanon exprime très bien ces difficultés : la lutte du colonisé contre le colon se termine par la lutte du colonisé contre les siens… Leur travail, aussi bien que leur vie, a énormément influencé cette géographie populaire. Édouard Glissant inspire la géographie populaire par son rapport à l’histoire et aux histoires : il faut déconstruire l’histoire officielle qui n’est souvent qu’un tissu de mensonges, donc des histoires qu’on nous raconte…
Parmi les thèmes que vous évoquez compte celui de la ville caribéenne type. Qu’est-ce qui la caractérise ? La ville caribéenne type diffère-t-elle selon que l’on soit en terres anglophones, hispaniques ou francophones ?
La ville caribéenne a plusieurs caractéristiques. En ce qui concerne les capitales, qui sont généralement les seules grandes villes (sauf dans les Grandes Antilles), il s’agit le plus souvent d’un arc de cercle qui s’étale, à partir d’un centre historique en damier et d’un vieux port, à travers une plaine alluviale de la côte Caraïbe, enserrée entre d’imposantes montagnes qui la protège des aléas climatiques. Le tout dans une zone humide et insalubre, qui était autrefois une baie à mangrove gorgée des moustiques anophèles apportés par les bateaux des colons européens (ce qui explique que la dengue et la chikungunya s’y sentent aujourd’hui si à l’aise). L’explosion démographique fait que la ville caribéenne grimpe littéralement sur les montagnes environnantes et peut désormais s’étendre bien au-delà. Comme je le montre dans le cas de Port-au-Prince, on assiste alors à une véritable course poursuite entre les riches et les pauvres ; les premiers s’enfuyant vers l’extérieur avec le butin, les seconds les poursuivant dans les beaux quartiers des hauteurs pour s’installer dans les interstices. La ville caribéenne est aussi marquée par ce qu’on a appelé l’urbanisation sans industrialisation : la ville caribéenne est donc une ville peuplée mais qui a peu d’emplois à offrir ; c’est une ville caractérisée par l’explosion de l’informel notamment. Ensuite les modèles diffèrent selon la taille de l’île, l’importance de la population, et l’héritage colonial.
Les centres historiques des capitales hispanophones sont bien mieux conservés – pour le bénéfice des bourgeoisies locales et des investisseurs étrangers — et les bidonvilles en sont bien plus éloignés : un hôtel dans le centre colonial de Santo Domingo sera particulièrement recommandé par les guides touristiques européens et nord-américains ; les mêmes guides vous diront de ne surtout pas vous attarder dans le centre colonial de Kingston (au cas où l’odeur et l’état de délabrement ambiant n’auraient pas déjà suffi à vous en convaincre) et de ne pas trainer non plus dans celui de Port of Spain. Ceci dit, dans ces deux derniers cas, de grands projets de rénovation sont en cours et on essaye de chasser les miséreux (et non pas la misère) de ces centres historiques pour y faire accoster des bateaux de croisière pour les aventuriers d’un jour. On retrouve un schéma un peu similaire à Fort-de-France.
Pourtant, c’est dans ces bidonvilles, ces « mangroves urbaines » au sens propre comme au sens figuré (j’emprunte l’image à la thèse de Serge Letchimy), que la culture caribéenne s’invente et se ré-invente dans une ébullition permanente : c’est de là que viennent le steel-pan trinidadien, le rock-steady, le reggae et le dancehall jamaïcains, une grande partie de l’inspiration de la littérature et de la peinture haïtienne…
Vous présentez votre livre comme « un ouvrage qui est dans l’ensemble assez sombre ». Pouvez-vous nous dire ce qui, dans la Caraïbe contemporaine, appelle cette réflexion ?
J’ai débarqué dans la Caraïbe en 2004 — débarqué au sens littéral, puisque je suis descendu du bateau à Roseau, à la Dominique. Comme je ne connaissais personne et que j’avais peu d’argent, j’ai loué une chambre avec des clandestins haïtiens dans un village de pêcheurs du sud de l’île et j’ai vécu là pendant quelques mois. J’ai découvert en même temps l’un des plus beaux endroits du monde, et les conditions de vie de ceux qui l’habitent. Ce sont ces conditions de vie qui donnent à l’ouvrage son caractère assez sombre. L’homme qui louait ces chambres, chez lui, est un chauffeur de taxi pour les touristes, gigolo à ses heures perdues. Chaque matin, on allait courir ensemble autour de la splendide Baie de Scott’s Head, taillée dans un cratère de volcan recouvert de végétation. J’ai découvert petit à petit comment s’organisent la vie et la survie dans ces endroits. J’ai découvert surtout que les choses sont bien plus complexes que ce qu’on pourrait croire au premier abord. Par la suite, j’ai connu, dans des circonstances plus ou moins similaires, Trinidad, la Colombie, le Venezuela, la Jamaïque…
Il y a la carte postale caribéenne, et il y a l’envers du décor. C’est cet espace que je décris dans le livre, et c’est donc parfois un peu sombre. C’est pour cela que j’essaie d’équilibrer les choses en introduisant beaucoup de chansons et de beaux textes d’auteurs caribéens qui abordent ces problèmes en faisant ressortir la beauté qui est en toute chose. Les auteurs caribéens sont de grands alchimistes…
À quel type de lecteur votre essai peut-il s’adresser ?
C’est un livre que j’ai fait de manière artisanale, dans une cour où l’on fait de la soudure et de la mécanique. J’ai moi-même fait un peu tous les métiers et toutes les activités, un peu partout : des petits boulots dans l’agriculture, de la mise en rayon dans des supermarchés, vendeur de tapis, cartographe, cours de soutien scolaire et aussi un travail dans un gîte, sans oublier la pêche, partout dans la Caraïbe. J’ai enseigné et je continue à enseigner à l’université, à la Jamaïque, à la Martinique et à Trinidad, je suis aussi professeur dans un lycée technique au Lamentin. Et toutes les activités qu’on peut faire pour boucler les fins de mois (et les fins d’années) difficiles… Ce n’est donc pas un livre de professeur d’université destiné à des universitaires : c’est un livre basé sur mon expérience, dans lequel je donne la parole aux uns et aux autres, et qui est ouvert au public le plus large possible ; toutes les personnes intéressées de près ou de loin par la Caraïbe, en fait. Et puis la Caraïbe est un petit monde miniature qui nous renseigne bien sur l’état du monde en général…
J’ai eu la chance de trouver à la fois un laboratoire de recherches et un éditeur très ouverts face à mon profil atypique. Sans eux, je n’aurai jamais pu réaliser ce projet et il est important de les remercier vivement ici, particulièrement Fred Célimène, directeur du Ceregmia, et Rodney Saint-Éloi, directeur des éditions Mémoire d’encrier. Sans oublier toutes les personnes qui m’ont aidé à rendre mon texte plus présentable, particulièrement Catherine Hurtubise et Virginie Turcotte… et ma maman, qui est aussi une grande connaisseuse de la littérature caribéenne.