Après les parcs des Calanques et des Cévennes, Si loin si proche poursuit sa série de reportages à la découverte des Parcs nationaux de France et invite les auditrices et auditeurs de RFI dans le Parc amazonien de Guyane.
Si loin si proche est le rendez-vous des voyages de RFI. Produite par Céline Develay-Mazurelle et réalisée par Laure Allary, l’émission réunit récits radiophoniques et reportages au long cours « pour se faire la malle et voir le monde avec les oreilles ». Les dimanches 23 avril, 30 avril et 7 mai 2023, l’émission a consacré trois numéros à la plus grande aire protégée de France et de l’Union européenne.
Les deux premiers épisodes sont produits avec RFI Labo en Dolby ATMOS pour une écoute immersive au casque au cœur du parc, afin de découvrir son écosystème également par la magie du son. Ils emmènent les auditrices et auditeurs à Saül, une des portes d’entrée du Parc national, située au centre de la Guyane. Uniquement accessible par avion, ce village est une minuscule enclave humaine isolée au milieu de la très grande forêt. Ici, 80 habitants à peine vivent parmi les arbres géants, les lianes vertigineuses et les sous-bois marécageux, au son des oiseaux, des singes hurleurs ou des grenouilles en pagaille. Car là, bat le cœur de la forêt et les Saüliens, qu’ils soient agents du parc, agriculteurs, écoliers ou propriétaires de gîte, savent l’écouter, le partager et le défendre. Aujourd’hui prisée des voyageurs et des scientifiques, cette destination unique au monde permet d’accéder par des sentiers de randonnée à la grande nature, loin des mythes de l’eldorado ou de l’enfer vert qui ont souvent collé à la peau de ce corps furieusement vivant qu’est l’Amazonie. Autour, le fléau de l’orpaillage illégal sévit, mais les Saüliens veillent et les agents du parc luttent.
Le troisième épisode invite à se rapprocher de la frontière brésilienne, à Camopi, une commune située à l’extrême Sud de la Guyane, sur les rives du fleuve Oyapock et habitée par les communautés amérindiennes Téko et Wayãpi. Pendant longtemps, la commune enclavée était uniquement accessible en pirogue depuis Saint-Georges. Récemment, le bourg de Camopi est sorti de la ZAR, ou Zone d’Accès Réglementé, soumise à autorisation. A présent, tout le monde peut s’y rendre, qui plus est par l’avion depuis 2021. Cette ouverture récente voulue par la municipalité mais aussi la création du Parc en 2007 sont venues bousculer le quotidien d’autochtones qui par le passé, ont déjà connu les bouleversements violents de la colonisation qui cherchait à étendre son emprise jusque dans ces marges amazoniennes qui lui échappait encore. Aller à Camopi aujourd’hui, c’est aller à la rencontre d’Amérindiens français pris entre deux mondes, fiers de leur culture et du génie autochtone que leur ont transmis les anciens, mais souvent oubliés voire relégués aux confins de leur propre territoire. Sur place, la délégation du Parc et ses agents, en partie amérindiens, représentent l’une des rares instances nationales présentes à l’année sur le territoire et le PAG sert souvent de relais administratif et social auprès des populations locales. Les questions qu’une telle gestion soulève, entre lutte contre l’orpaillage illégal, reconnaissance des droits autochtones, émancipation et protection de l’environnement, demeurent particulièrement sensibles.
Les trois épisodes sont disponibles en podcast et sur le site Internet de RFI.