Les outre-mer au musée du quai Branly

Le musée du quai Branly poursuit sa mise en lumière de l’outre-mer en zoomant sur des aspects originaux de ses histoires ou de ses cultures. Plusieurs rendez-vous importants sont encore fixés tout au long de la deuxième partie de ce mois de mai, parmi lesquels un hommage à la comédienne Jenny Alpha avec la projection du documentaire de Federico Nicotra et Laurent Champonnois Un siècle de Jenny le 22 mai à 15 h 20.

Jenny Alpha
Jenny Alpha

L’aventure d’une œuvre : Massue de Guyane
Samedi 21 mai à 17 h
Par André Delpuech, responsable des collections Amériques
Il s’agit d’une massue des Amérindiens des Guyanes, peut-être rapportée aux Kali’nas. Sculpté dans un bois très dur, ce casse-tête de 1,07m de long porte un décor gravé géométrique dans sa partie supérieure. Il date du XVIIe ou du XVIIIe siècle et faisait partie d’un cabinet de curiosité de l’Ancien Régime, soit au Cabinet du Roi, soit au Jardin du Roi. Saisi au moment de la Révolution française comme de nombreuses autres pièces d’Amérique du nord (Nouvelle France) et du sud (Amazonie et Guyanes), il a été conservé un temps à la Bibliothèque Nationale avant de rejoindre le musée d’Ethnographie du Trocadéro en 1878.

Sous le ciel libre de l’histoire : Rencontre avec Mathieu Kleyebe Abonnenc
Jeudi 19 mai à 19 h
Né en Guyane et vivant et travaillant à Paris, l’artiste Mathieu Klebeye Abonnenc s’intéresse dans son travail à une part de l’histoire coloniale passée sous silence ou mise à l’écart de la connaissance collective, et à la construction et déconstruction d’identités au fil du temps fait de conquêtes, d’expropriations et de transmissions conscientes ou inconscientes. Prenant la forme de dessins, de photographies et de vidéos, sa démarche artistique s’est plus récemment ancrée dans un travail de recherche sur le long terme. Son dernier projet en date prend comme point de départ l’œuvre cinématographique militante de Sarah Maldoror dans le contexte des luttes de libération en Afrique lusophone. Expositions à venir et récentes: Foreword to Guns for Banta, Gasworks, London (2011) ; Angola Comite, De Expeditie, Amsterdam (2011) ; Marcelle Alix, Paris (2011) ; Manifesta 8, Murcia, Espagne (2010) ; Les Vigiles, les menteurs, les rêveurs, Frac Ile-de-France/Le Plateau (2010).

Hommage à Jenny AlphaProgramme de l’hommage du 22 mai 2011
Dimanche 22 mai à 17 h
Un hommage à Jenny Alpha réunit réalisateurs, metteurs en scène, musiciens et comédiens pour une soirée à la mémoire d’une figure emblématique martiniquaise qui a consacré son talent à la reconnaissance de la culture créole. Cette grande dame de la Martinique, née en 1910, a traversé le XXe siècle grâce à sa passion pour le théâtre et le public. Elle a beaucoup lutté pour la cause des acteurs noirs et pour donner ses lettres de noblesse à la femme antillaise. Projection d’extraits filmiques, petit concert du trio Grimbert Barré, présentation de ses photographies…

Décédée en septembre dernier, cette grande dame était comédienne, danseuse, chanteuse, et a croisé des personnalités comme Duke Ellington et Picabia ainsi que les chantres de la négritude comme Césaire et Senghor. Engagée dans la résistance, elle n’a cessé de consacrer son talent à la défense et à la reconnaissance de la culture créole.
Son ami Jean Genet lui avait confié le rôle de Neige dans sa pièce Les Nègres qui fut tel succès qu’elle joua dans les plus grandes pièces de Sophocle, Shakespeare, Corneille mais aussi de Brecht ou Césaire. Elle avait su également accorder une place importante aux créations au théâtre comme au cinéma avec la pièce de Julius Amédée, La Folie ordinaire d’une fille de Cham, mise en scène par Daniel Mesguich, ou dans son film La vieille quimboiseuse et le majordome.

A 15 h, projection dans la salle de cinéma : Un siècle de Jenny, 52 mn
Documentaire réalisé par Laurent Champonnois et Federico Nicotra produit par Beau comme une image, Beau comme les Antilles et RFO.

Jambé’y – Mot créole qui signifie « Saute ! » ou « Franchis-la ! »
Dimanche 29 mai à 16 h
Ils sont de la même famille. Un percussionniste : René Dambury, une comédienne et auteur : Gerty Dambury, une chanteuse : Lully Dambury. Sur des textes en créole, écrits par Gerty Dambury, des musiques créées par René Dambury, des mélodies et chants de Lully Dambury, une remarquable orchestration des talents entraîne le spectateur dans une forêt de sons, dans l’enchantement que créent leurs trois voix riches de tonalités envoûtantes.

Gerty Dambury est née à Pointe-à-Pitre en 1957. Dramaturge, comédienne, metteur en scène, elle écrit également des nouvelles et de la poésie. Elle a commencé sa carrière d’auteur en 1981 et depuis, elle a écrit quatorze pièces dont huit sont publiées aux éditions du Manguier. Sa dernière pièce, Trames a reçu le prix SACD de la dramaturgie de langue française. Elle a publié entre autres : Camille et Justine, éditions Rivarticollection, 2006 – New York et Trames, éditions du Manguier, 2009 – Paris

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