À Paris, la quatrième édition du Festival Haïti-Monde se déroule jusqu’au 11 juillet 2025. L’événement met cette année l’accent sur la mémoire historique, la place des femmes et la littérature, à travers sa programmation.
Jusqu’au 11 juillet 2025, la quatrième édition du Festival Haïti-Monde s’invite en plusieurs lieux à Paris avec une programmation tournée vers la mémoire collective et l’expression artistique haïtienne, notamment à travers le prisme du féminin et de la littérature.
Parmi les moments forts de cette édition 2025, une table ronde reviendra sur une date marquante : l’année 1825, celle de l’ordonnance par laquelle la France exigea d’Haïti une indemnité colossale en échange de la reconnaissance de son indépendance. Deux siècles plus tard, ce bicentenaire alimente toujours le débat, avec un dialogue auquel prendra part le géographe Jean-Marie Théodat.
Autre moment fort du festival, l’exposition Haïti, Féminin Pluri’elles signée par la photographe Astrid Di Crollalanza, visible à la mairie du 20e arrondissement à Paris. L’exposition propose une série de portraits qui documente les trajectoires de femmes haïtiennes en migration. Une démarche que les organisateurs, dont l’association Bohio Ayiti, décrivent comme « une exposition pour repenser la migration haïtienne au féminin », en ce qu’elle « met en lumière la richesse de leurs parcours et de leurs engagements. »
Un autre regard posé sur les femmes haïtiennes est celui du réalisateur Etant Dupain, dont le film sera projeté le 7 juillet à la Maison de l’Amérique Latine. Dans le documentaire Madan Sara, il donne la parole à ces travailleuses de l’ombre, essentielles à l’économie haïtienne, et met l’accent sur la posture sociale et économique novatrice des femmes en Haïti et leur impact au sein de leurs communautés.
La littérature sera également très présente dans cette édition 2025. Deux figures majeures récemment disparues, Frankétienne et Anthony Phelps, seront célébrées. Mais le festival regarde aussi vers l’avenir, en organisant une rencontre autour de la scène littéraire haïtienne émergente. Par ailleurs, la présence de Gaël Octavia, prix Goncourt de la nouvelle 2025 (L’étrangeté de Mathilde T. et autres nouvelles, Éd. Gallimard), de Louis-Philippe Dalembert ou encore de Makenzy Orcel confirment la place accordée à la littérature dans la programmation.
Entre histoire, création contemporaine et engagement, Haïti-Monde 2025 est un rendez-vous pour penser autrement Haïti et son imaginaire, à travers des voix multiples et des regards variés.
À propos de Madan Sara d’Etant Dupain
Les Madan Sara sont à l’avant-garde de la lutte pour une économie plus robuste et plus inclusive en Haïti.
Les femmes connues sous le nom de Madan Sara en Haïti travaillent sans relâches pour acheter, distribuer et vendre de la nourriture et d’autres produits de première nécessité sur les marchés du pays. Malgré les obstacles auxquels elles sont confrontées dans un secteur qui manque d’investissements, d’infrastructures et d’aide de l’État, les Madan Sara continuent d’être l’un des éléments les plus importants de l’économie haïtienne.
Le documentaire Madan Sara raconte l’histoire de ces femmes infatigables qui travaillent en marge de l’économie haïtienne. Malgré les difficultés et la stigmatisation sociale, le travail acharné des Madan Sara permet à leurs enfants d’aller à l’école, de loger leurs familles et d’assurer une vie meilleure aux générations à venir. Ce film amplifie les appels des Madan Sara qui s’adressent directement à la société pour partager leurs rêves d’un Haïti plus juste.