Quel rôle l’Église a-t-elle joué dans l’instauration de l’esclavage aux Antilles françaises ? Les travaux de Patricia Jean-Marie, publiés dans L’Église et l’esclavage en Martinique, Guadeloupe et Saint-Domingue, lèvent le voile sur plus d’un siècle et demi d’histoire coloniale et religieuse.
Paru en mai aux éditions L’Harmattan, L’Église et l’esclavage en Martinique, Guadeloupe et Saint-Domingue est une étude menée par Patricia Jean-Marie sur les rapports complexes entre institutions religieuses et système esclavagiste, de 1635 à 1794. Forte de 38 ans d’enseignement et d’un DEA en histoire, l’auteure éclaire à travers cette étude ce pan de l’histoire coloniale.
L’Église et l’esclavage en Martinique, Guadeloupe et Saint-Domingue
Cette étude, menée pour l’obtention du diplôme de maîtrise en histoire en 1982, met en évidence que dans le système esclavagiste tous les participants sont forcément corrompus et que l’élan missionnaire dans cette structure est de fait dépendant des colons, donc des maîtres. En devenant eux-mêmes propriétaires de plantations, d’habitations et d’esclaves, les ordres monastiques ont intégré la société coloniale dominante et tous ses préjugés.
De 1635 à 1794, dans les principales colonies françaises d’Amérique, l’Église va collaborer avec les colons pour christianiser les Africains esclavagisés déportés par les négriers. Elle va contribuer à faire accepter l’inacceptable à tous les chrétiens de l’époque et à créer une caste à part, particulière, pour les nègres esclaves des Amériques jugés inaptes à la liberté.
L’Église et l’esclavage en Martinique, Guadeloupe et Saint-Domingue
Des débuts de la colonisation à la fin de l’Ancien Régime (1635-1794)
Patricia Jean-Marie
Éditions L’Harmattan
Livre papier, 15 euros
Livre numérique, 10,99 euros