« Acarouany » de Jean-François Durieux : histoires de refuges et de mémoire

Entre réalités historiques et imaginaires, Jean-François Durieux entraîne ses lecteurs dans l’ouest de la Guyane, à quelques kilomètres de la frontière surinamaise. C’est là, dans cette zone, pas loin de la ville de Saint-Laurent, marquée par les exils et les reconstructions, que se déploie Acarouany, son nouveau roman.

La guerre civile qui éclate au Suriname dans les années 1980 pousse des milliers de civils à fuir vers la Guyane. Parmi les lieux d’accueil : l’Acarouany, ancien domaine colonial transformé en léproserie au XIXᵉ siècle, devenu plus tard un village, puis un camp de réfugiés. Ce territoire chargé d’histoire fut l’un des quatre camps qui abritèrent les populations fuyant le conflit opposant les civils menés par Ronnie Brunswijk aux forces du dictateur Desi Bouterse, avant de redevenir, bien des années plus tard, un simple village.

De ce lieu multiple, entre mémoire et résilience, naît le récit de J.-F. Durieux. Acarouany, un roman nourri par le regard d’un homme qui a « œuvré pendant plus de trente ans au sein du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés », et qui interroge ici, à travers la fiction, les destins de ceux qui cherchent refuge et renaissance.

Jean-François Durieux explore les migrations et les destinées humaines à l’ouest de la Guyane
Guyane, 1987. Du fond de la jungle, une rumeur roule dans les flots tumultueux du Maroni jusqu’à l’Acarouany, léproserie reconvertie en camp de réfugiés surinamais : les insurgés marrons disposent d’une arme décisive, un avion capable de répandre une pluie de feu sur les troupes de l’infâme dictateur Bouterse. Légende ou réalité ? Jacob, admis à l’Acarouany au terme d’une épopée rocambolesque, connaît le fin mot de cette histoire, mais il a de bonnes raisons de le taire… Dix ans plus tard, Jacob est de retour à l’Acarouany. Qu’espère-t-il y retrouver ?

Né d’une conversation dans un camp de réfugiés, ce roman charrie faits historiques et fiction dans un irrésistible courant narratif. Dans un langage sobre saupoudré d’humour, il interroge l’absurdité de la guerre, les caprices du destin et la place du mythe dans la quête d’identité des populations déracinées.

Acarouany, Jean-François Durieux
Éditions L’Harmattan
23 euros, version papier
16,99 version Ebook
263 pages

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