« Freda », un film et un regard féminin sur la société haïtienne

Freda, le film réalisé par Gessica Généus, sort en salle le mercredi 13 octobre prochain. Sélectionné lors du dernier Festival de Cannes dans le cadre de la section Un Certain Regard notamment destinée à faire connaître et à récompenser des cinéastes prometteurs, il s’agit de son premier long métrage de fiction pour le cinéma. Elle en signe également le scénario.

Freda, © SaNoSi Productions

Avec Freda, qui a reçu la Mention spéciale Découverte Prix François Chalais lors du dernier Festival de Cannes, la réalisatrice, auteure en 2017 d’un premier documentaire Douvan jou ka leve largement primé, « campe des personnages de femmes et tente de comprendre leur complexité, liée à des choix humains qui disent ce à quoi les femmes et les hommes sont confrontés chaque jour en Haïti ».

L’histoire de Freda
Freda habite avec sa famille dans un quartier populaire de Port-au-Prince. Ils survivent grâce à leur petite boutique de rue. Face à la précarité et la montée de la violence en Haïti, chacun se demande s’il faut partir ou rester. Freda veut croire en l’avenir de son pays.

Les personnages principaux du film de Gessica Généus sont trois femmes, Jeannette, Freda et Esther, dont les questionnements, les points de vue et les cheminements peuvent faire écho au « vécu en tant que jeune femme dans ce pays » de la réalisatrice. Une fiction qui se vit en créole : « comme nous sommes une ancienne colonie et que le créole dérive du français, on m’invitait souvent à faire le film directement en français. Mais je ne voyais pas comment faire le film autrement qu’en créole, même au-delà d’un combat personnel ou d’un désir d’affirmation de ma négritude. Je dis Négritude, car pour nous, en Haïti, c’est le plus beau mot qui existe. Il fallait que Freda soit en créole. Il n’y avait pas moyen pour moi que ce soit autrement ».
L’omniprésence de la question du départ du pays marque également, tout comme celle liée aux pratiques cultuelles où le protestantisme et vaudou s’opposent, « aujourd’hui le protestantisme fait office de gouvernement dans notre pays […]. L’église protestante fait office d’État. Et donc elle fait la guerre au vaudou parce que quand on n’a pas de réponse, on attribue tout ce qui nous arrive au diable, à la malédiction. Le vaudou est utilisé comme symbole de cette malédiction ».

Pour sa première fiction, Gessica Généus, elle-même comédienne, a fait appel à deux jeunes talents, Néhémie Bastien (Freda) et Fabiola Rémy (Jeannette) qui toutes deux inaugurant leur premier rôle au cinéma. Djanaïna François (Esther), Jean Jean (Yeshua) ou encore Gaëlle Bien-Aimé (Géraldine) complètent un casting avec lequel la réalisatrice a fait le choix de « saisir le réel […] toujours en quête de la fameuse prise magique. De ce moment où l’articulation opère parfaitement ».

Le film de Gessica Généus mêle politique, faits de société, féminisme et sera en salle à partir du mercredi 13 octobre.

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