Du 8 au 12 octobre, Blois accueille la 28e édition des Rendez-vous de l’Histoire, un festival qui se veut, comme chaque année, un espace privilégié où se conjuguent « passion pour l’histoire, partage des savoirs et dialogue entre disciplines ».
Placée sous le thème « La France ? », cette édition invite à interroger les multiples visages d’un pays façonné par des siècles de transformations, de combats et de débats. Il s’agira notamment pour les participants, historiens, chercheurs, auteurs, enseignants de disciplines variées d’explorer les nombreuses représentations que la France a inspirées au fil des siècles.
Parmi les rendez-vous, des conférences, des tables rondes ou encore des ateliers exploreront les héritages coloniaux et postcoloniaux, la transmission de l’histoire et la place de l’éducation dans ce processus, ou encore les trajectoires des populations et territoires post-coloniaux. Autour de ces échanges, le plus grand salon du livre d’histoire et une programmation également consacrée au cinéma ou encore à des des rencontres pédagogiques.
Au cœur de cette édition, plusieurs tables rondes explorent les multiples visages de la France et de son histoire impériale, en interrogeant les notions de citoyenneté, de travail et de représentation. Parmi les dizaines de rendez-vous, on peut retenir celui avec Myriam Cottias, directrice du Centre International de Recherches sur les Esclavages et Post-Esclavages (CIRESC), qui abordera « La France comme empire, la citoyenneté en question », une réflexion sur « la France comme empire à travers un examen des citoyennetés impériales, longtemps empêchées, évitées ou restreintes ».
Delphine Gardey, historienne et sociologue à l’Université de Genève, présentera « Le Corps noir de la République, De l’esclave au député (1789-1946) », une rencontre qui questionne « l’universalité d’une République qui se trouve dès la Révolution dotée d’un Empire et de la façon dont elle traite de la citoyenneté et du droit à représentation de ses sujets et territoires colonisés ».
Autre sujet, « La France et ses colonies au travail : un espace à géométrie variable », avec Camille Fauroux, Noémie Marie-Rose et Sylvain Pattieu, « propose d’interroger les frontières de l’histoire « française » du travail, encore trop souvent limitée à la métropole », en rendant visibles les continuités entre esclavage, engagisme et salariat.
La FME aux Rendez-vous de l’histoire
C’est également dans le cadre de cet ambition de dialogue et de transmission, que la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) s’associe une nouvelle fois à l’événement et pourra contribuer à la réflexion collective autour de l’histoire et de ses héritages. L’organisme œuvrant, entre autres, dans la diffusion de l’histoire relative à la place de l’esclavage et de ses mémoires dans la construction de la France.
Dans un rôle à la fois pédagogique, organisme de transmission et culturel, la FME organise sous différentes formes lors du festival. Ainsi, la table ronde « Racisme et préjugé de couleur : une histoire française », avec Aurélia Michel, maîtresse de conférences en Histoire des Amériques noires, propose de se pencher sur « comment le racisme de peau s’est-il formé dans l’espace français ? Quel rôle la matrice coloniale a-t-elle joué dans la construction des préjugés à l’encontre des personnes noires ? Comment les combats pour l’égalité nés à cette époque continuent-ils d’éclairer les enjeux actuels de la lutte contre le racisme ? »
Parmi les autres temps forts l’atelier « Femmes en esclavage », mené dans le cadre du concours scolaire La Flamme de l’Égalité avec Cécile Vidal.
Enfin, la FME mettra en lumière les travaux de jeunes chercheurs avec les communications des lauréats ex-æquo du Prix de thèse 2025 : Domitille de Gavriloff sur « Les esclaves, des chrétiens pas comme les autres ? Caraïbe française, XVIIe‑XVIIIe siècles », et Melaine Harnay pour « A Journey to River Road : représentation et mémorialisation de l’esclavage dans les plantations touristiques de Louisiane ».