Savoirs autochtones au fil de l’Oyapock

Le 25 septembre, l’anthropologue brésilienne Antonella Tassinari viendra partager une « réflexion sur l’histoire et la transmission des savoirs des peuples autochtones du bas Oyapock » à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH) à Paris.

Fidèle à sa vocation de soutenir et de valoriser la recherche en sciences humaines et sociales à l’échelle internationale, la FMSH accueillera en 2025 l’anthropologue brésilienne Antonella Tassinari. Professeure d’anthropologie et docteure de l’université de São Paulo, cette experte consacre, entre autres, ses travaux à l’histoire des peuples autochtones et à leurs pratiques éducatives. Elle mène un projet visant à « raconter l’histoire amérindienne à la frontière Brésil/Guyane : entre archives missionnaires, récits des anciens et écoles autochtones ».

Le séminaire qu’elle animera le 25 septembre 2025 sera l’occasion de découvrir les axes de la recherche toujours en cours. Antonella Tassinari, dont le projet « se propose d’analyser les impondérables et les possibilités de dialogues entre ces différentes sources, en tenant compte de l’intérêt croissant des enseignants autochtones à travailler sur leur histoire dans les écoles locales », explorera à cette occasion les mémoires et transmissions culturelles dans une région unique : le fleuve Oyapock, frontière vivante entre la Guyane et le Brésil. Une plongée dans l’épaisseur des savoirs et récits, pour nourrir une meilleure « compréhension de l’histoire amérindienne à la frontière entre le Brésil et la Guyane ».

… L’histoire et la transmission des savoirs des peuples autochtones du bas Oyapock
Cette communication vise à présenter le croisement de différents regards sur l’histoire des peuples autochtones du bas Oyapock, à partir de sources ethnographiques et historiques : les récits des anciens Karipuna que j’ai recueillis dans leurs villages dans les années 1990  ; les témoignages de missionnaires jésuites et spiritains ayant parcouru la région aux XVIIIe et XIXe siècles ; et enfin, mes tentatives d’articulation de ces sources avec mes souvenirs de chercheuse, à travers un blog de vulgarisation scientifique. En tenant compte de l’intérêt croissant des enseignants autochtones à travailler sur leur histoire dans les écoles locales, ainsi que des efforts qu’ils déploient, en tant qu’étudiants et chercheurs, pour enregistrer et transmettre la mémoire des aînés, il s’agira de discuter des impondérables et des possibilités de dialogue entre ces différentes sources, ainsi que de la place de l’anthropologie dans les processus d’enregistrement et de transmission de la mémoire locale. Je propose que les processus amérindiens de transmission des savoirs – tout comme Lévi-Strauss (1991) l’a analysé à propos de la parenté et des mythes – s’organisent autour d’une ouverture à l’autre, entendue comme une dépendance à l’égard de l’extériorité pour la reproduction du même. J’essaie de comprendre comment les anthropologues, leurs productions académiques, les écoles et les universités font désormais partie de ces réseaux autochtones de transmission des savoirs et y sont, inévitablement, intégrés.

Mémoires de l’Oyapock : récits croisés sur l’histoire des peuples autochtones
Jeudi 25 septembre 2025
19 h – 20 h / Entrée libre
Maison Suger – 16, 18 Rue Suger – Paris 6e

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