Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde retourne en Guyane

Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde est de retour en Guyane pour une 27e édition placée « sous le signe d’Atipa, premier roman écrit en langue créole » et au sommaire duquel se mêleront les questions autour du thème des « écritures convergentes ».

L’événement se déroulera du 12 au 17 décembre 2016 et emmènera les auteurs invités et le jury à travers plusieurs communes du littoral guyanais à la rencontre des élèves, mais il s’agit surtout de distinguer un auteur parmi les douze retenus par la sélection finale.

« Toutes les expressions convergeront vers un même lieu d’échange »
Les écritures sont multiples. Partout, elles saisissent la trace, la retiennent, l’assimilent au signe à partir duquel se déploie le graphe. Signe de la terre, de la pierre ou de ses origines, du soleil et de l’eau, de la danse, des lieux, des peuples, du monde, de la beauté… Le « graphe » est cette racine qui appelle la particule élémentaire : géo, litho, épi, pétro, hélio, hydro, choré, topo, ethno, cosmo, calli. La litanie tourne à l’incantation.

Les écritures, qu’elles soient anciennes ou contemporaines, immémoriales ou inédites, prennent des formes variées, innombrables, mais toutes convergent vers une même expression, de l’humain, du vivant, de la terre, du monde. Chacun, dans son langage, écrit à chaque instant, dans la mémoire ou dans le livre, sur ce papier obscur que la chambre noire révèle, dans le mouvement qu’impriment les corps, dans le rythme que prolonge l’écho du tambour, dans le savoir-faire qui se transmet, dans ce bois ou cette pierre qui demeure, dans ce sable qui s’efface ou que la mer emporte. Les écritures tracent des sillons plus ou moins éphémères. Les pétroglyphes de la crique Marouini et les roches assemblées du Mitakara gardent mémoire des mythes anciens. Mais combien d’autres, oubliées, perdues ou en voie d’extinction ? Et combien, qui s’inscrivent, là, chaque jour, dans les pratiques quotidiennes, rituelles ou ancrées dans la modernité ? Ensemble, les écritures composent un alphabet secret, qu’il reste à découvrir.

La 27e édition du Prix Carbet souhaite approcher cette pluralité des écritures et de leurs formes. Des architectes-chamanes aux artistes contemporains en passant par les projets collectifs qui, çà et là, écrivent leur histoire, toutes les expressions convergeront vers un même lieu d’échange.

Rencontres avec Simone Schwarz-Bart et Ernest Pépin
Si chaque année le point d’orgue du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde reste de récompenser « une œuvre littéraire créolophone ou francophone », l’événement s’organise également autour des échanges entre les auteurs et leurs différents publics lecteurs. Cette année sera notamment marquée par la présence de Simone Schwarz-Bart (récompensée en 2008 par le prix) à l’occasion de la prochaine publication de son livre Paanza, mère de deux grandes nations Saramaka.

La Matière de l'absence, de Patrick Chamoiseau
La Matière de l’absence, de Patrick Chamoiseau

Patrick Chamoiseau, lui aussi récipiendaire du Prix Carbet par le passé, clôturera l’événement lors d’une conférence consacrée à son roman paru en septembre 2016 La Matière de l’absence. Il sera par ailleurs présent tout au long de l’événement à travers différentes manifestations comme bon nombre d’auteurs caribéens, comme le laisse voir le programme détaillé de cette 27e édition qui connaîtra son temps fort avec la désignation du nouveau lauréat le vendredi 16 décembre 2016 à 19h.

La sélection finale
1. L’ombre animale de Makenzy Orcel, (Éd. Zulma, 2016)
2. Nègre de personne de Roland Brival, (Éd. Gallimard, 2016)
3. La vie Bidim d’Ambrosia Nelson de Marie-George Thebia, (Éd. L’Harmattan, 2016)
4. Au revoir Man Tine de Mérine Ceco, (Éd. Ecriture, 2016)
5. Urbanîle de Jean-Marc Rosier, (Editons Dumerchez, 2016)
6. Le bar des Amériques d’Alfred Alexandre, (Éd. Mémoire d’encrier, 2016)
7. Nègre marron : itinéraire d’un enfant du ghetto de Américain Jessy, (Éd. Ibis roug, 2016)
8. Le convoi de Marijosé Alie, (Éd. HC, 2016)
9. Un petit matin de Simonne Henry Valmore, (Éd. Vents d’ailleurs, 2016)
10. Je veille, incorrigible féticheur de Anthony Phelps, (Éd. Bruno Doucey, 2016)
11. Fugitif, où cours-tu ? de Déméten Touam Bona, (PUF éditions)
12. Chérir Port au Prince de Valérie Marin La Meslée, (Philippe Rey Éd.)

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