Le Musée du Quai Branly accueillera le 29 février 2024 une rencontre avec de Carlo A. Célius autour de ses dernières publications consacrées à la création plastique en Haïti. L’auteur revient notamment sur l’histoire de la création plastique à Haïti et notamment sur celle d’Hector Hyppolite, artiste plasticien haïtien qu’il met en lumière avec travers les résultats de ses recherches.
Dans le cadre des « RDV du salon de lecture Jacques Kerhache », le Musée du Quai Branly organise une rencontre autour des plus récentes parutions de Carlo A. Célius : Création plastique d’Haïti. Art et culture visuelle en colonie et postcolonie (Éditions de la Maison des sciences de l’homme) et Hector Hyppolite. Création plastique et autofiction (CIDIHCA1). L’événement gratuit (dans la limite des places disponibles) se tiendra le jeudi 29 février 2024 de 18 h à 19 h30.
Paru en mars 2023, Création plastique d’Haïti, qui « étudie l’univers de la création plastique d’Haïti dans la durée, depuis l’arrivée, en 1492, des premiers conquérants espagnols sur ce territoire », a fait déjà l’objet de plusieurs événements. Ce nouveau rendez-vous, prévu le jeudi 29 février 2024, mettra également au centre des échanges le livre de l’historien et historien de l’art consacré au ténor de l’art plastique haïtien Hector Hyppolite.
En librairie depuis janvier 2024, Hector Hyppolite. Création plastique et autofiction explore l’œuvre de cette figure incontournable de l’art plastique de la Caraïbe, disparue en 1948.
À propos de Hector Hyppolite. Création plastique et autofiction
« Hector Hyppolite, décédé en 1948, demeure le peintre le plus célèbre d’Haïti depuis son élection et sa promotion par André Breton. Pourtant, malgré sa renommée, le personnage et son œuvre sont peu étudiés. Grâce à une enquête engagée en 2008, ce livre restitue le discours habituellement occulté de l’artiste, l’examine et le confronte à son œuvre, aussi bien picturale que graphique, afin d’en dégager une nouvelle intelligibilité. Le primitivisme, la modernité artistique, les relations entre art, religion et structure sociale, oralité et figuration, entre créativité et ressources disponibles dans une culture visuelle donnée sont au cœur des interrogations de cet ouvrage. En ressort une tout autre représentation d’Hyppolite que celle donnée par quelques traits réifiés de sa légende. C’est l’idéal-type de ‘l’artiste haïtien’ qui se trouve ici ébranlé. Dès lors, l’ouvrage ouvre la voie à la réalisation de monographies basées sur des recherches approfondies en vue d’un renouvellement de notre compréhension de l’univers artistique d’Haïti. »
Avec Création plastique d’Haïti. Art et culture visuelle en colonie et postcolonie de la collection Amérique(s) des Éditions MSH, Carlo A. Célius, directeur de recherche au CNRS « …propose une approche plurielle de la figuration en colonie et postcolonie qui, au-delà des seuls beaux-arts, prend en compte l’ensemble de la culture visuelle. Du portrait aux dessins rituels du vodou et à l’iconographie catholique, des illustrations publiées dans la presse aux marques de scarification sur le corps des captifs africains réduits en esclavage, il met en lumière la complexité et les enjeux du visuel, les conflits qu’il génère, les phénomènes d’appropriation et de réappropriation. »
Cette histoire de l’art est aussi celle des différentes populations qui ont composé et composent encore la société haïtienne, celle de leur colonisation, de leur sujétion et de leur invisibilisation, mais également celle de leurs luttes et leur libération. L’histoire des images est ainsi tout autant une histoire des imaginaires, de leurs échanges, que de leurs conflits. Dans cette enquête sociohistorique au long cours, empruntant tour à tour à l’histoire de l’art, à l’esthétique, à l’anthropologie et à la sociologie, Caro A. Célius nous propose une histoire plurielle de la création plastique à Saint-Domingue/Haïti, en ne s’intéressant pas seulement aux productions sanctionnées par les beaux-arts, mais aussi à l’ensemble de la culture visuelle de l’île. Des dessins rituels propres aux cultes vodous à l’iconographie catholique, en passant par les illustrations publiées dans la presse et les marques de scarification sur le corps des esclaves venus d’Afrique, Célius nous invite à porter un autre regard sur l’histoire de l’art du pays, en mettant au jour les conflits, les phénomènes d’appropriation comme de réappropriation, qui ont contribué à conditionner tout autant les œuvres et leurs artistes que leur réception.
À propos de Création plastique d’Haïti. Art et culture visuelle en colonie et postcolonie
De l’arrivée des premiers colons espagnols sur l’île d’Hispaniola jusqu’à l’Haïti d’aujourd’hui, ce livre retrace l’histoire de la création plastique à Saint-Domingue puis à Haïti. Cette nouvelle histoire de l’art en Haïti ne serait néanmoins se faire qu’en interrogeant, débordant et renversant les discours et les représentations énoncés depuis l’Occident, qui ont continuellement qualifié et classé l’ensemble de la création artistique à partir de la tradition des beaux-arts.
Cet ouvrage participe ainsi à la redéfinition même de la notion « d’art », en historicisant les échelles de valeur qui la constituent et les dynamiques sociales, politiques et culturelles à partir desquelles elle évolue. C’est finalement dans cette perspective, à partir d’un cadre conceptuel renouvelé, que les lecteurs pourront découvrir ou redécouvrir les artistes qui composent aujourd’hui la nouvelle scène artistique haïtienne.
Les RDV du salon de lecture Jacques Kerchache, avec Carlo A. Célius
Rencontre avec Carlo A. Célius autour de ses dernières publications aux éditions de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme et chez CIDIHCA France
Jeudi 29 février 2024, 18 h à 19 h 30
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 Quai Branly, 75007 Paris
Création plastique d’Haïti. Art et culture visuelle en colonie et postcolonie
Carlo A. Célius
Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Collection : Amérique(s)
33 euros, 400 pages
Hector Hyppolite. Création plastique et autofiction
Carlo A. Célius,
Éditions CIDIHCA France 2023
30 euros, 376 pages
- Centre International de Documentation et d’Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-canadienne en Franc