« La vie privée d’oubli » de Gisèle Pineau

Avec « La vie privée d’oubli », son roman publié aux éditions Philippe Rey, Gisèle Pineau « poursuit son travail d’exploration de la condition des femmes ». L’auteure guadeloupéenne sera à la Librairie Papyrus du Grand-Bourg en Guadeloupe, le 17 février 2024, pour une séance de dédicace.

Dans ce nouveau roman, Gisèle Pineau, figure de la littérature caribéenne, fait le « portrait mêlé de plusieurs générations de femmes déracinées », elle scrute « l’histoire commune de l’esclavage » et ses traumatismes transmis au fil des générations.

Margy et Yaëlle vivent en Guadeloupe. Pour ces amies-sœurs, tout se partage depuis l’école maternelle : les premières fois avec des garçons, les épreuves du bac ratées, les danses et sorties la nuit, les rêves d’une vie d’artiste, la violence des hommes et la foi en leur rédemption. Quand, à la demande de son petit ami Benja, Margy avale une trentaine de boulettes de cocaïne et réussit sans accident à débarquer en France, elle en déduit que c’est là de l’argent facile, l’espoir d’un avenir meilleur. Alors pourquoi ne pas enrôler son amie dans le business ? Yaëlle à son tour y voit une échappatoire. Mais en plein vol vers Paris, elle est prise de convulsions : les capsules se rompent, l’une après l’autre, répandant la cargaison dans son corps.

D’autres femmes avant elle avaient rejoint Paris : Annette, sa tante, qui a fui très tôt dans l’espoir d’enterrer un secret honteux. Joycy, une jeune Nigériane, échappée des réseaux de prostitution, qui aspire à une seconde chance. Et Maya, étudiante métisse qui cherche à connaître les origines de son père, inconnu au bataillon. Y aurait-il un lien entre tous ces destins ?

Roman magistral où se tissent les vies de femmes et d’hommes reliés par un héritage invisible de douleur, La vie privée d’oubli analyse les conséquences des traumatismes des générations précédentes sur les suivantes. En explorant la place de la mémoire intime et celle de la mémoire collective dans le déroulé de nos existences, Gisèle Pineau interroge : comment panser les plaies d’un autre âge ?

« La vie privée d’oubli », Gisèle Pineau
Éditions Philippe
368 pages, 22 euros

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