Fò an fanmi en Guadeloupe pour nourrir « une conscience historique vivante »

Les journées mémorielles de la liberté Fò an fanmi se tiennent jusqu’au 31 mai 2025 en Guadeloupe. Mis en place la collectivité départementale de la Guadeloupe, ce mois de commémoration invite à participer à une série d’événements forts en émotions et en réflexions, comme avec l’exposition immersive LEGACY, conçue pour se souvenir, comprendre et construire ensemble une mémoire vivante et partagée.

Pendant un mois, Fò An Fanmi, placé sous le thème « Mémoires en partage : créer, transmettre, réparer », propose de commémorer autour de l’histoire, des héritages et des résistances pour « faire de la mémoire un vecteur d’unité, de dialogue et de cohésion sociale ». Parmi les temps forts de cette programmation : LEGACY, une exposition immersive composée de six œuvres d’artistes caribéens, des rencontres internationales autour des lieux de mémoire et du marronnage, ainsi que plusieurs spectacles évocateurs de l’héritage de l’esclavage.

L’exposition immersive LEGACY
Déployée sous forme de parcours archipélique sur quatre sites patrimoniaux (le Fort Delgrès, la Ramée, l’Écomusée de Marie-Galante et le Fonds d’art contemporain à Saint-Claude), l’exposition interroge les récits historiques et intimes liés à l’esclavage et au passé colonial, à travers le regard d’artistes caribéens. Grâce aux technologies immersives (réalité virtuelle, réalité augmentée, créations audiovisuelles…), six œuvres proposent une exploration sensible et contemporaine de ces mémoires. Des visites, des ateliers, des projections et des rencontres accompagnent cette démarche artistique et éducative.

Femmes en résistance, restauration des lieux de mémoire et marronnage
Parmi les nombreux événements organisés dans le cadre de ces Journées mémorielles de la liberté s’échelonneront notamment des rencontres qui constituent des temps forts de cette programmation. Des moments d’échanges et de questionnements visant à valoriser « la diversité des récits, interroge[r] les héritages et affirme[r] la mémoire comme un levier puissant d’émancipation et de création collective ».

Ainsi, le Musarth (Musée départemental d‘art et d’histoire) accueillera la table-ronde « Femmes en résistance : mémoire et transmission ». Pour l’occasion, historiens, anthropologues et artistes dialogueront autour du rôle fondamental des femmes dans les luttes contre l’esclavage en Guadeloupe et en Martinique. En mettant en lumière leur résistance à travers la transmission de savoirs culturels et médicinaux, cette rencontre rend hommage à leur courage et interroge l’héritage de leurs combats dans les générations d’aujourd’hui.

Dans un autre cadre, historiens, chercheurs et artistes débattront et échangeront autour de la thématique « Réparer la mémoire : restauration des lieux de mémoire témoins de la traite négrière et de l’esclavage colonial ». D’autres experts, parmi lesquels les historiennes guadeloupéenne et cubaine Josette Fallope et Paula Ortiz Guilian, ou encore la romancière Simone Schwarz-Bart, se retrouveront pour évoquer « Le marronnage dans la Caraïbe et les Amériques ». Et pour poursuivre la réflexion, Patrick Chamoiseau, Edwy Plenel et plusieurs universitaires, parmi lesquelles Gladys Francis ou Pamela Obertan, se retrouveront autour de la question des « Dimensions culturelles, sociales et politiques contemporaines du marronnage ».

Parmi les autres rendez-vous, des ateliers d’initiation pour valoriser les arts de combats noirs avec Lawonn o konba, une nuit de l’oralité, ou encore une lecture de textes inédits de l’écrivain guadeloupéen Ernest Pépin. Une série d’événements que la collectivité guadeloupéenne conduit pour « rend[re] hommage à celles et ceux qui ont lutté pour la liberté » et pour qui « cette programmation plurielle valorise la diversité des récits, interroge les héritages et affirme la mémoire comme un levier puissant d’émancipation et de création collective ».

Jusqu’au 31 mai 2025
LEGACY, (re) construire de nouveaux récits
Fort Delgrès, Habitation La Ramée, l’Écomusée de Marie-Galante, le Fonds d’art contemporain

Samedi 31 mai 2025
9 h 30 – 12 h 30 – Le marronnage dans la Caraïbe et les Amériques (Josette Fallope, Raymond Boutin, Jean Moomou, Simone Schwarz-Bart et Paula Ortiz Guilian)
15 h – 18 h – Dimensions culturelles, sociales et politiques contemporaines du marronnage (Gladys Francis, Pamela Obertan, René Louise, Camila Valdes-Leon, Edwy Plenel et Patrick Chamoiseau)

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