Festival d’Avignon : Chants des femmes et terres brûlées, avec Odile Pedro Leal

Dans Laudes des femmes des terres brûlées, Odile Pedro Leal donne voix aux femmes de territoires meurtris. Une fresque poétique et politique où mémoire et résistance tissent un chant commun à la fois intime et universel. La pièce présentée depuis 2024 sera au programme des TOMA du 5 au 24 juillet 2025 au festival d’Avignon.

Avec Laudes des femmes des terres brûlées, la metteuse en scène et autrice Odile Pedro Leal signe une œuvre puissante et engagée, dans laquelle on retrouve des poèmes tirés du recueil de Marie-Célie Agnant (Femmes des terres brûlées, éd. Pleine lune). Une création qui convoque l’imaginaire collectif et figure pour plusieurs dates à la programmation du TOMA 2025 dans le cadre du festival d’Avignon.

Laudes des femmes des terres brûlées, ce sont des poèmes qui deviennent ici des chants poétiques portés sur scène par des femmes qui incarnent les figures d’un monde en feu, des « femmes des mondes blessés, sacrifiés ». Des femmes porteuses de blessures, mais aussi d’une parole nécessaire qui « s’interrogent sur leur destinée. Reines-Mages du Nouveau Monde, quelles promesses d’amour, quels paradis perdus, sans voix et sans pouvoir, dans l’oeil affamé d’un cyclone ivre ? ». Dans cette pièce aux accents lyriques et spirituels, de laquelle émerge « les chants en langues autochtones de Guyane », la dramaturgie s’ancre dans une « anthropologie théâtrale » et « la scénographie se joue d’ombre et de lumières vives, de tissus, d’objets et d’ustensiles à la fois ethniques, culturels et quotidiens, usuels. Le texte, les corps, l’imaginaire commun, nous font basculer dans un univers de croyances syncrétiques ».

Odile Pedro Leal y tisse un langage scénique où se mêlent parole, gestes et rituels. Sa pièce est traversée par des interrogations profondes ; questionnant constamment la condition féminine, elle ouvre un espace de réflexion sensible et poétique, tout en orchestrant un hommage à celles qui, dans l’ombre ou dans la lumière, portent encore le souffle de la liberté ou encore de l’égalité.

Laudes des femmes des terres brûlées
Femmes mythiques. Quatre sœurs, allégories des quatre points cardinaux. Repères syncrétiques des humanités terrestres, elles régissent l’orientation des civilisations. À quel moment, leur pouvoir leur a échappé ? En ces temps, elles interrogent la Déesse-Mère, le Monde, leurs Chimères, comme les enfants d’une mère absente, au soir de leur vie…

Ce sera le jugement des morts, rite des peuples marrons de Guyane, pour la mère silencieuse. Comme des Reines-Mages, les sœurs se retrouvent au mitan de la nuit pour le jugement profane…

Les comptes sont faits depuis la promesse de toutes les amours au Jardin d’Eldorado jusqu’aux enfers terrestres du quotidien des femmes, des mondes déplacés, des mondes disparus : Le Nouveau Monde ! L’enfant abandonné des Dieux… ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *