Festival littéraire Hors Limites : « appréhender la littérature sous ses formes les plus vivantes »

Du 15 au 30 mars, le festival littéraire Hors Limites revient dans une trentaine de villes de Seine-Saint-Denis. Quinze jours durant lesquels le public ira à la rencontre des auteurs, artistes et professionnels du livre qui composent la diversité de la littérature contemporaine de leur territoire. Également au programme de cette édition 2024, des rendez-vous avec la littérature caribéenne.

Le festival Hors Limites 2024 prendra ses quartiers durant la seconde quinzaine du mois de mars dans une trentaine de villes où l’association des Bibliothèques en Seine-Saint-Denis met en place lectures, performances, ateliers d’écriture, rencontres et expositions.

La version 2024 du festival littéraire affiche un programme riche d’une série d’événements qui feront raisonner les récits, les rencontres et lectures de pas moins de 90 invités. Nombreuses seront les thématiques abordées pour l’occasion, parmi lesquelles le féminisme ou les rapports de domination qui engendrent des mobilisations actuelles ou passées. L’adolescence, l’injustice ou les inégalités sociales qui en illustrent l’histoire et les créations de ceux qui explorent ou prennent pour point de départ le monde contemporain dans toutes ses réalités. C’est par exemple le cas avec Fatima Ouassak, invitée du festival, défendant un écologisme élargit aux classes populaires pour favoriser un projet à la hauteur des enjeux climatiques (Pour une écologie pirate. Et nous serons libres, La Découverte, 2023). C’est également le cas avec l’atelier d’arpentage sur les rapports de domination et les violences, mené à partir d’une réflexion sur le livre d’Elsa Dorlin qui « retrace une généalogie de l’autodéfense politique » partant « Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l’insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer » (Se défendre. Une philosophie de la violence, La Découverte, 2017) qui « retrace une généalogie de l’autodéfense politique » ; ou encore avec Laura Nsafou, autrice d’une trilogie afrodystopique très remarquée « mêlant mythes, croyances et déités d’Afrique subsahariennenes et de la Caraïbe » (Nos jours brûlés, Albin Michel) et voix de l’Afroféminisme que le public pourra rencontrer le 30 mars 2024 à la Bibliothèque Denis Diderot de Bondy.

De la Caraïbe, il en sera encore question avec Estelle Sarah-Bulle avec des rencontres et des lectures autour de son dernier roman, Basses terres (Liana Levi, 2024), au centre duquel le volcan de la Soufrière et l’éruption de 1976, Eucate, à la fois rebelle et résiliente, et les réalités sociales prégnantes qui durent. Avec Jude Joseph, auteur du Prix de la richesse (Teham, 2021) c’est le conte qui sera mis en exergue. Conteur et comédien s’exprimant en créole haïtien et en français, il sera entouré de plusieurs invités parmi lesquels Mélissa Deveaux.

L’autrice Estelle Sarah-Bulle sera également à Saint-Denis le 21 mars, à la librairie de La P’tite Denise, en marge de sa résidence au cinéma l’Ecran, « Drôles de tignasses », portant sur le thème des cheveux, qui s’achève au moins de juin prochain. Lors d’une lecture musicale, les auteurs verront leurs textes portés par Bruno Robin et Bruno Denis, des musiciens dont le « style est dominé par les musiques caribéennes ». La soirée s’achèvera avec la projection du film jamaïcain The harder they come, de Perry Henzel (1972), avec Jimmy Cliff.

La Soufrière et les secrets de la vieille dame, à la bibliothèque Louise Michel de Paris
En Guadeloupe, les toussotements de la Soufrière font partie du quotidien des habitants de la Basse-Terre. Mais en ce mémorable mois de juillet 1976, les explosions s’intensifient, les cendres recouvrent impitoyablement la végétation et beaucoup se résignent à partir en Grande-Terre. Au cœur de cette saison brûlante, les bourgs se vident et les destins se jouent.

De l’autre côté de l’isthme, chez les Bévaro, l’heure est aux retrouvailles : dans la case d’Elias, le patriarche, s’agglutinent la famille de son fils venue de métropole et une flopée de cousins déplacés. Eucate, en Basse-Terre, n’a plus que sa petite-fille. Elle a autrefois érigé sa case sur les pentes du volcan pour fuir les vilénies de son patron monsieur Vincent et elle est bien décidée à y rester. Même si elle devait être la dernière, seule avec ses souvenirs d’un passé doux-amer.

Les Laboratoires d’Aubervilliers accueilleront Le jour des contes avec Jude Joseph
Samedi 16 mars, 18 h, c’est aux Laboratoires d’Aubervilliers que le conteur et comédien Jude Joseph proposera une soirée littéraire et musicale où il sera rejoint par plusieurs invités. Jude Joseph utilise les contes pour faire réfléchir, s’exprimant en créole et en français et s’inspirant notamment des contes traditionnels haïtiens.

Jude Joseph pratique l’art du conte comme un mosaïste qui ferait coexister les langues. Son livre Le Prix de la richesse, publié aux éditions Teham, a été traduit en une vingtaine d’entre elles ! L’objectif étant de permettre à toutes les personnes de son entourage de pouvoir le lire dans sa langue maternelle, chacune des rééditions en ajoute donc de nouvelles…

Ayant découvert cette pratique à Haïti, dans son enfance, et l’ayant développée une fois adulte, après son installation en France, il est devenu un passeur d’histoires : celles qu’il tient des vieilles personnes de son village, celles inspirées par sa vie en Haïti comme en France et celles collectées un peu partout.

Dans le cadre de sa résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers et en partenariat avec le festival Hors limites, Jude Joseph compose une soirée musicale et littéraire en compagnie de ses invité·es prestigieux·ses : les autrices Gaël Octavia et Fanny Saintenoy, le poète Jean D’Amérique, la chanteuse Mélissa Laveaux, le percussionniste Kebyesou, le bassiste Sébastien Richelieu, et le musicien et comédien Grégoire Chéry.

Tout au long du festival, lectures et rencontres permettront aux différents publics de s’intéresser aux voix des invités d’un festival littéraire qui se différencie par sa forme multiple et le fait qu’il s’appuie concrètement sur le travail des professionnels des médiathèques et des bibliothèques de la Seine-Saint-Denis.

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