« Basquiat x Warhol, à quatre mains » à la Fondation Louis Vuitton

Paris s’apprête à accueillir deux grands événements autour de l’œuvre de Jean-Michel Basquiat. La première dès le 5 avril à la Fondation Louis Vuitton. Après le succès de l’exposition « Jean-Michel Basquiat » en 2018, la Fondation propose de voir sous une autre perspective l’œuvre et la singularité de l’artiste, cette fois à travers une coopération artistique à découvrir avec « Basquiat x Warhol, à quatre mains ».

Avec le tout prochain « Basquiat soundtracks » au Musée de la musique-Philharmonie de Paris et « Basquiat, un ticket pour l’Afrique » sur RFI, l’univers et l’itinéraire artistique du peintre se décline en trois dimensions. À la Fondation Louis Vuitton, c’est à travers le résultat de la rencontre esthétique entre deux icônes, de génération, de parcours et aux individualités puissantes, que se dévoile l’une de ses dimensions.

« Basquiat x Warhol, à quatre mains » c’est une conversation se déroulant sur plus deux ans entre ceux qui se rencontrent officiellement en 1982 et qui à travers les 70 œuvres exposées, comme des « morceaux choisis », racontent leur perception de l’art, leur vision et leur discordance sur le monde.

En 2023, du 5 avril au 28 août, la Fondation poursuit son exploration de l’œuvre de Jean-Michel Basquiat, révélant cette fois sa collaboration avec Andy Warhol.

« Basquiat x Warhol, à quatre mains » c’est aussi mieux comprendre les processus créatifs nés des rapprochements entre les artistes, comme avec Francesco Clemente, avec qui les deux artistes travailleront un an avant.

Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol, OP OP, 1984-1985
Acrylique et bâton d’huile sur toile
287 × 417 cm. Collection Bischofberger, Männedorf-Zurich, Suisse
© The Estate of Jean-Michel Basquiat.
Licensed by Artestar, New-York.
© The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc.
Licensed by ADAGP, Paris 2023

De 1984 à 1985, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Andy Warhol (1928-1987) réalisent environ 160 toiles ensemble, « à quatre mains », dont certaines parmi les plus grandes de leurs carrières respectives. Témoin de leur amitié et de cette production commune, Keith Haring (1958-1990) parlera d’une « conversation advenant par la peinture, à la place des mots« , et de deux esprits fusionnant pour en créer un « troisième, séparé et unique« .

En 2018, la Fondation Louis Vuitton présentait l’exposition « Jean-Michel Basquiat » qui remporta un succès considérable, avec près de 700 000 visiteurs.

La Fondation Louis Vuitton présente « Basquiat x Warhol, à quatre mains », l’exposition la plus importante jamais consacrée à cette œuvre singulière. Sous le commissariat de Dieter Buchhart et Anna Karina Hofbauer, en association avec Olivier Michelon, conservateur à la Fondation Louis Vuitton, l’exposition regroupera plus de trois cent œuvres et documents dont quatre-vingts toiles signées conjointement. Seront aussi exposées des oeuvres individuelles de chaque artiste, ainsi qu’un ensemble de travaux d’autres personnalités (Keith Haring, Jenny Holzer, Kenny Scharf, Michael Halsband…), afin de restituer la scène artistique du downtown new-yorkais des années 1980. A noter que des photographies, dont la célèbre série aux gants de boxe réalisée par Michael Halsband pour le poster de l’exposition de Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol en 1985, enrichiront le parcours.

L’exposition s’ouvre sur une série de portraits croisés, Basquiat par Warhol, Warhol par Basquiat. Elle se poursuit avec les premières collaborations. Initiées par le galeriste des deux artistes, Bruno Bischofberger, ces œuvres profitent de la participation du peintre italien Francesco Clemente (né en 1952). Après cette quinzaine d’œuvres à trois, Basquiat et Warhol poursuivent leur collaboration avec enthousiasme et complicité, à un rythme presque quotidien. L’énergie et la force de leurs échanges incessants conduiront les visiteurs tout au long du parcours dans la totalité des galeries de la Fondation rythmé par des œuvres capitales telles que Ten Punching Bags (Last Supper) ou la toile de 10 mètres de African Mask.

Basquiat admire Warhol comme un aîné, un personnage clé du monde de l’art, initiateur d’un langage inédit et d’un rapport original à la culture populaire. En retour, Warhol trouve chez Basquiat un intérêt renouvelé pour la peinture. Avec lui, il se remet à peindre manuellement, à très grande échelle. Les sujets de Warhol (titres de presse, logos de General Electric, de la Paramount, des Jeux Olympiques) servent de structure à de véritables séries qui scandent le parcours.

« Andy commençait la plupart des peintures. Il mettait quelque chose de très reconnaissable, le logo d’une marque, et d’une certaine façon je le défigurais. Ensuite, j’essayais de le faire revenir, je voulais qu’il peigne encore« , expliquait Basquiat. « Je dessine d’abord, et ensuite je peins comme Jean-Michel. Je pense que les peintures que nous faisons ensemble sont meilleures quand on ne sait pas qui a fait quoi« , estimait Warhol.

L’exposition montre ces allers-retours, un dialogue de styles et de formes qui traite aussi de sujets cruciaux comme l’insertion de la communauté afro-américaine dans le récit nord-américain, un continent dont Warhol a été un des grands fabricants d’icônes.

En plus …
Week-end « West Side / East Side » : deux expositions, un billet
Pendant trois jours (du vendredi 30 juin au dimanche 2 juillet 2023), un billet acheté pour l’une des deux expositions donnera accès gratuitement à l’autre exposition. Cet événement conjoint donnera lieu aussi à des animations musicales (concerts, DJ sets…), à découvrir West Side, à la Fondation Louis Vuitton, et East Side, à la Philharmonie de Paris.

« Basquiat x Warhol, à quatre mains », Gallimard/Fondation Louis Vuitton
320 pages, 6 dépliants
49,90 euros
Accompagnant l’exposition « Basquiat x Warhol, à quatre mains », l’ouvrage revient sur cette aventure à travers textes et images. Il réunit des toiles emblématiques du duo, des travaux individuels et des réalisations d’autres personnalités, tels Michael Halsband, Keith Haring, Jenny Holzer, Lady Pink, Kenny Scharf…, afin de resituer cet épisode dans la scène artistique new-yorkaise des années 1980.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *