Julien Creuzet représentera la France à la 60e exposition internationale d’art – La Biennale di Venezia en 2024. L’artiste qui a passé son enfance en Martinique et dont l’œuvre emprunte aux imaginaires caribéens a fait l’unanimité auprès du comité de sélection. Le travail de l’artiste plasticien, vidéaste, performeur et poète sera mis en œuvre par l’Institut français au Pavillon français lors de cet incontournable rendez-vous mondial d’art contemporain.
Julien Creuzet, dont les œuvres s’articulent autour d’expression diverses telles que la performance, la sculpture, la musique, la poésie, l’image-vidéo, comme il est possible de le découvrir actuellement à Louma Arles (région PACA), convoque l’héritage culturel de la Caraïbe pour qu’il dépasse pour ensuite insuffler à son travail une dimension universelle qui suscite l’attention. « Orphée ruminait des mots à l’étouffée, sous la pluie fine du brouillard ardent, anyway les serpents sont-ils sourds et muets, oubli enfoui au fin fond de l’insomnie » (LUMA, Arles, France), encore visible jusqu’au 15 janvier 2023, ou le récent prix Étant donnés 2022 (prix partagé avec les galeries qui l’exposent) illustrent concrètement cette démarche.
La galerie Andrew Kreps de New York définit l’artiste comme : » (…) artiste franco-caribéen qui vit et travaille à Paris. Artiste visuel et poète, il entrelace activement ces deux pratiques par le biais d’amalgames de sculptures, d’installations et d’interventions textuelles qui traitent de sa propre expérience diasporique et de sa relation à la Martinique, sa terre ancestrale, qu’il désigne comme « le cœur de mon imagination ». Inspiré par les réflexions poétiques et philosophiques des écrivains martiniquais français Aimé Césaire et Édouard Glissant sur la créolisation et la migration, le travail de Creuzet se concentre sur l’intersection troublée entre les histoires des Caraïbes et les événements de la modernité européenne. Le langage sculptural distinctif de Creuzet réutilise souvent des matériaux trouvés, des reliques de détritus rejetés sur le rivage par les océans ou l’implacable progression de l’histoire. À travers son œuvre, Creuzet crée un dialogue avec la question de l’émancipation et l’héritage de la diaspora caribéenne telle qu’elle existe aujourd’hui ».
Un travail donc reconnu par l’Institut Français et le comité de sélection présidé par Chiara Parisi qui a sélectionné Julien Creuzet : » pour son travail, où la poésie infuse avec force et générosité une pluralité de pratiques : sculpture, texte, vidéo, musique, performance, jusqu’aux nouvelles technologies. Ces différents éléments composent des mondes immersifs et multisensoriels animés par des mémoires en murmures. Son travail singulier et son don pour les littératures orales se nourrissent de la créolisation en faisant se confronter une diversité de matériaux, d’histoires, de formes et de gestes. Les questions soulevées par ses œuvres trouveront, au Pavillon français de Venise, une résonance particulièrement importante avec celles de notre temps. Julien Creuzet a également été choisi pour les horizons qu’il dessine, dépassant l’opposition entre identité et universalité, démontrant que dans le plissement de l’art, les échos poétiques et artistiques tracent toujours des réponses aussi belles, joyeuses et réparatrices, qu’inattendues ».
Biennale di Venezia
60e exposition internationale d’art du 20 avril au 24 novembre 2024