« À l’écoute » du monde : le festival Histoire à venir éclaire notre présent

L’Histoire à venir, festival d’histoire interdisciplinaire, se tiendra à Toulouse du 15 au 18 mai 2025. Pendant quatre jours, le public est invité à « continuer à faire de l’histoire autrement et rester à l’écoute du monde qui nous entoure« . Cette huitième édition, placée sous le thème À l’écoute, investira plusieurs lieux emblématiques de la ville avec un programme riche : rencontres, conférences, spectacles, soirées thématiques, et bien plus encore.

Plus de 80 événements seront proposés durant le prochain festival Histoire à venir, répartis en différents parcours, pour démontrer que « l’histoire peut et doit nous aider à comprendre les enjeux des débats contemporains ». Après le thème Au nom de la loi en 2024, l’édition 2025, À l’écoute, nous invite à une exhortation bienveillante à rester attentifs au monde qui nous entoure, durant quatre jours.

Deux grands axes guideront les échanges : d’une part Histoire et démocratie, car « l’histoire tient une place essentielle dans la réflexion politique contemporaine », mais aussi Écrire l’histoire, une invitation à questionner nos manières de raconter et de transmettre le passé, consacrant le festival comme un espace de réflexion ouvert à tous. Réflexion et transmission d’une histoire qui concernent également les terres éloignées de l’Hexagone parmi lesquelles les Antilles et la Guyane dont chercheur·ses, auteur·rices, journalistes et artistes dérouleront le passé par exemple à travers les parcours Décolonialisme, Amériques, Musique. Le festival, fidèle à sa démarche d’accessibilité, propose un accès à prix libre pour de nombreuses rencontres : tables rondes, performances, débats, et autres formes d’exploration historique, pour croiser les regards et nourrir la pensée collective.

Plusieurs spécialistes présents lors de l’événement et dont les travaux portent sur l’esclavage dans les Amériques, l’histoire des colonisations ou encore des rapports entre écologie et politique, contribueront à une meilleure compréhension du passé, des processus politiques et culturels qu’ils donnent à décrypter, pour éclairer de leurs recherches et enquêtes l’histoire qui continue de s’écrire du Pacifique à l’Atlantique. Parmi ces expert·es : Églantine Gauthier, docteure en anthropologie ; Nathalie Dessens, spécialiste d’histoire culturelle de l’Amérique ; Valérie-Ann Edmond Mariette, doctorante en histoire contemporaine ; Paul Codjia, anthropologue ; Hélène Ferrarini, autrice et journaliste ; l’anthropologue Benoît Trépied ou encore Coralie de Souza Verna, conservatrice du patrimoine.

Jeudi 15 mai, 14 h 30, Université Toulouse Jean-Jaurès, la BUlle (Bibliothèque Universitaire Centrale)
Musique et mémoire de l’esclavage dans les Antilles
Rencontre avec Valérie-Ann Edmond Mariette (histoire) – Responsable patrimoine et recherche à la FME (Fondation pour la mémoire et l’esclavage)
Valérie-Ann Edmond Mariette, doctorante en histoire à l’université des Antilles et lauréate de la bourse doctorale de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et du musée du quai Branly, présente ses travaux sur les mémoires de l’esclavage colonial et la musique en Guadeloupe et en Martinique. Une passion pour l’histoire sociale et politique de la musique antillaise qu’elle fait vivre dans le podcast Une chanson en histoire.

Vendredi 16 mai, 16 h, Musée des Abattoirs
De l’Atlantique à l’océan Indien, sons et mémoires de l’esclavage
Table ronde animée par Coralie de Souza Vernay (FME), avec Nathalie Dessens (histoire, spécialiste d’histoire culturelle de l’Amérique), Églantine Gauthier (anthropologie, spécialiste de la mémoire de l’esclavage et des danses traditionnelles mauriciennes) et Valérie-Ann Edmond Mariette (histoire)

Jeudi 15 mai, 18 h 30, Librairie Le Livre en fête, Figeac
Décoloniser la Kanaky – Nouvelle-Calédonie
Rencontre animée par Hélène Ferrarini (Allons enfants de la Guyane, Anacharsis, 2022)
avec Benoît Trépied autour de son livre Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie (Anacharsis, 2025)
Le 13 mai 2024, la Kanaky-Nouvelle-Calédonie a connu un embrasement inédit depuis les années 1980. Les conséquences humaines, matérielles et politiques ont été considérables. Surtout, un processus de décolonisa- tion unique dans l’histoire a été brutalement interrompu. Du peuplement kanak du pays il y a 3 000 ans aux colons venus « blanchir » le territoire, de la lutte pour l’indépendance aux accords de paix, Benoît Trépied revient sur un long chemin d’émancipation et examine les mutations survenues ces quarante dernières années.

Vendredi 16 mai, 16 h 30, La Chapelle
Le cri derrière le bruit – Écouter la revendication kanak
Table ronde animée par Elise Washetine
avec Mélissa Nayral (anthropologie, spécialiste de l’histoire coloniale en Kanaky-Nouvelle-Calédonie)
Benoît Trépied et Tristan Xalite (Solidarité Kanaky)
Il y a un an, un soulèvement social et politique a embrasé la Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Cette violence en a surpris beaucoup, révélant en creux la surdité de l’État français et des leaders « loyalistes » face aux voix indépendan- tistes. Pourtant, les aspirations kanak en faveur de la décolonisation n’ont cessé de s’exprimer depuis le xixe siècle. Prendre toute la mesure de la situation colo- niale calédonienne, dans sa complexité et ses nuances, à l’échelle locale et sur le temps long, c’est aussi se mettre à l’écoute d’une revendication kanak qui vient de loin.

Samedi 17 mai, 11 h 30, Librairie Floury
Le politique sur la corde sensible – Expériences zadistes et amazoniennes
Table ronde animée par Émilie Letouzey
avec Paul Codjia (anthropologue, spécialiste des rapports entre politique et écologie) et Alessandro Pignocchi (philosophie politique)
Comment, dans un collectif, réussir à s’écouter les un·es les autres pour agir ensemble et faire communauté ? La question est politique. En confrontant des expériences vécues à Notre-Dame-des-Landes et en Amazonie, on explorera différentes manières de se relier au vivant et aux émotions – que ce soit dans les pratiques d’assem- blée et rituelles, ou les activités de subsistance. Dans ces configurations où se rejouent les rapports de pouvoir entre humains et avec les non-humains, se dessinent des alternatives pour repenser la démocratie et le commun.

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