« Les conséquences de l’esclavage et la justice réparatrice » seront au cœur des débats et manifestations organisés à Nantes du 8 au 11 mai 2025 par la Coque Nomade Fraternité, une association engagée pour le bien vivre ensemble et la mémoire de l’esclavage.
Durant ces quatre journées, la Coque Nomade Fraternité réunira à Nantes historiens, universitaires, juristes et professionnels de la santé mentale autour d’une réflexion sur les impacts de l’esclavage sur nos sociétés contemporaines. Fidèle à sa mission de favoriser le dialogue entre les descendants de personnes esclavisées et les héritiers des planteurs ou des armateurs, l’association mettra en lumière les conséquences économiques et psychologiques de l’esclavage, ainsi que la question de la justice réparatrice.
Parmi les intervenants de renom, le professeur Robert Beckford (The Empire Pays Back, 2005), spécialiste des questions de climat et de justice sociale à l’Université de Winchester, participera activement au symposium organisé les 8 et 9 mai à la Maison de l’Avocat. Engagé sur le front des réparations financières liées à l’esclavage, il contribuera aux échanges aux côtés de chercheurs et praticiens français et britanniques. Ils partageront leurs analyses historiques de l’abolition, leurs travaux sur les effets psychologiques durables de l’esclavage dans les sociétés antillaises, et les avancées du débat actuel sur les réparations.
La journée du jeudi 8 mai sera consacrée aux dimensions historiques de l’abolition, avec les interventions de Priscellia Robinson, avocate en droit international, et de Bruno Maillard, historien. Leur analyse portera sur les processus d’abolition dans les colonies françaises et anglaises. Ils passeront ensuite le relais au professeur Aimé Charles-Nicolas, psychiatre et enseignant en psychologie médicale, qui abordera les traumatismes psychiques laissés par l’esclavage dans les sociétés antillaises.
Le lendemain, vendredi 9 mai, les interventions seront centrées sur les perspectives de réparation : définitions, témoignages et débats d’actualité. Outre Robert Beckford, interviendront notamment Jacqueline McKenzie, avocate (sur la justice réparatrice au sein de la CARICOM), Marie-Annick Gournet et Jean-François Manicom, qui apporteront un éclairage sur les initiatives britanniques de réparation à travers les exemples de l’Université de Bristol et du Musée du Port de Londres. Enfin, Desirée Baptiste, écrivaine et chercheuse, proposera une conférence sur « Le problème de l’amnésie coloniale : l’histoire oubliée de l’esclavage et de la traite des Africains par une famille huguenote britannique ».
Le samedi 10 mai sera marqué par l’événement Paroles de descendants, table-ronde régulière de l’association, conçue pour libérer la parole des héritiers de l’esclavage. Seront présents John Dower, membre de la famille Trevelyan, et Catarina Demony, tous deux descendants d’esclavagistes engagés dans une démarche mémorielle. Ils témoigneront de leur parcours personnel.
Une visite guidée du passé négrier de Nantes sera également proposée, animée en duo par Pierre Guillon de Princé, descendant d’un armateur négrier nantais, et Dieudonné Boutrin, descendant de personnes mises en esclavage en Martinique. Enfin, la présentation du Mât de la fraternité et de la mémoire viendra symboliquement clôturer ces journées d’échanges et de réflexion.